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Commentaire de Le Russe

sur Alain Benajam - La véritable situation en Ukraine - Meta TV


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Le Russe 20 juin 2014 17:07

Situation en Ukraine ?

==> Une "LETTRES DE L’ENFER" de Maxime Cheloudchenko.

A tous mes amis et relations ! Je suis vivante !!! Je suis sortie hier de Slaviansk. Merci à la bonne personne qui m’en a sortie. Celui qui n’y a pas été ne peut pas comprendre l’horreur de ce qui s’y passe. La ville est pratiquement détruite. Il n’y a plus ni électricité, ni eau, ni communications et, dans beaucoup d’immeubles, on a coupé le gaz car les tuyauteries sont endommagées par les bombardements. Le 9 juin, on a terriblement bombardé le centre de la ville. Beaucoup d’immeubles sont détruits. Les bombes ont volé dans les fenêtres, les toits, les murs. Le 8 juin, j’ai enterré maman. Si j’avais eu une caméra, j’aurais filmé toute l’horreur de la morgue. Je rappelle qu’il n’y a ni eau, ni électricité, et que dehors, il fait chaud. Approcher de la morgue est impossible. Si vous voyiez combien il y a là bas de cadavres. On les enfouit dans des fosses communes. Les pauvres garçons. Ils auraient pu vivre autant qu’ils voulaient. Et la Nats Gvardia n’enterre même pas ses morts. Ils gisent près de Karatchoun et pourrissent, on dit à leurs mères qu’ils ont disparu. C’EST LA VERITE !!

Comment peut-on bombarder des civils depuis des engins comme GRAD. Les media ukrainiens ont dit bien sûr que ce sont les insurgés, oubliant de dire qu’ils n’ont pas de GRAD. Et il faudrait être complètement idiot pour se bombarder soi-même. On efface simplement Slaviansk de la surface de la terre. Les usines, les pompes à essence, les marchés, les hôpitaux, les écoles, les jardins d’enfants et les immeubles d’habitation, tout est détruit. LES GENS SONT PRIVES DE TRAVAIL, D’HABITATION ET DE LA VIE. Ils bombardent n’importe quand sans prévenir. Le 9 juin au matin, après le bombardement, non loin de mon immeuble, gisait une femme déchiquetée. J’ai appelé la morgue, pour qu’on la ramasse, on m’a dit qu’il n’y avait pas d’essence et qu’on n’enterrerait même plus personne. Je comprends pourquoi beaucoup ne croient même pas ce qui arrive. Quand on sort des limites de Kramatorsk, la vie est tranquille et paisible, mais nous, nous avons le blocus de Stalingrad. Seulement en plus cruel. Quand on a tué maman sous mes yeux, j’ai commencé à avoir la peur panique de sortir. Et comment l’avons-nous enterrée… Je suis tombée sous un bombardement alors que je cherchais une voiture qui put au moins emmener mon vieux père malade à la morgue. JE remercie le garçon qui nous a aidés et ensuite, tous les deux, avec un ami, nous sommes vite passés au cimetière. Nous l’avons vite enfouie et à la maison, dans la cave. MAMAN NE MERITAIT PAS CELA.
Et le jour suivant, on n’a enterré personne, parce que pas de carburant. Qu’est-ce que j’aurais fait, s’il m’avait fallu l’enterrer le jour suivant ? Je l’aurais portée dans mes bras sous les bombes ? Et encore. Mon indignation n’a pas de bornes : j’ai donné une interview à seulement 2 chaines russes. Il n’y a déjà plus de journalistes dans la ville. Et on a montré mon intervention à la télé ukrainienne en coupant le passage où je disais de ne pas croire les chaînes ukrainiennes, que c’est l’armée ukrainienne qui nous bombarde. Et quand je demande de l’aide, ils ont dit en commentaire que je m’adressais à Porochenko. MENSONGE. Même le chagrin des gens, ils le tournent en leur faveur. TOUT EST TERRIBLE !

Et après le dernier bombardement, je n’ai plus pu y tenir. Comme je voudrais que ces… qui ordonnent de TIRER ou de bombarder passent au moins une semaine dans notre peau, dans nos caves, sans sommeil, sans eau, et dans la terreur permanente. Mes enfants ne m’ont pas reconnue. Après la mort de maman, j’ai vieilli de 10 ans. Que Dieu garde les autres villes d’une telle épouvante…

Trad. Laurence Guillon


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