@attis
 

Bonjour attis. Désolé, je n’avais pas vu hier que vous m’aviez répondu. J’espère que vous accèderez quand même à ma réponse.

Vous me dites que "la modernité a substitué des idéologies utopistes à l’idée de Dieu". Et je suis parfaitement d’accord sur ce point : en fait, on ne se déprend pas des idées de finalité ou de communalité. Mais allez dire à un socialiste qu’il est le parfait héritier du christianisme, il y a de fortes chances pour qu’il le prenne très mal. Il ne s’assume pas, voilà tout. Je pense que ce qu’ils (les Modernes) ont substitué au "Dieu fait homme", c’est "l’homme fait dieu" au travers des droits de l’homme. En vivotant là-dessus, nous vivons certainement la période la plus hypocrite de l’histoire occidentale.

Pour info - et j’en parlais ailleurs - il y a un superbe livre de Philippe Murray sur l’"occulto-socialisme" : Le XIXe siècle à travers les âges. On y parle des cinq grands prophètes de la Modernité que furent successivement Auguste Comte, Jules Michelet, Victor Hugo, Ernest Renan et Émile Zola. Hugo faisait tourner les tables, Comte lisait l’avenir dans les étrons de sa compagne, etc. Les seuls en gros à avoir résisté à cette tartufferie furent Baudelaire (que Sartre a, pour cette raison, conchié un siècle plus tard) et Flaubert.

Enfin je ne suis pas d’accord sur le terme "téléonomie". Je pense que le problème majeur - comme je le dis dès le début dans mon texte - est celui de l’individualisme, donc de la difficile assomption du "télos" libéral, du précepte "à chacun son but". Il y a un côté main invisible que l’on finit par se prendre dans le gueule. Les fins individuelles, c’est fondamentales. Mais si l’on en vient à refuser l’idée de fins communes, collatérales, c’est la catastrophes.

À vous lire,

EG