@Rounga
Si, vous vous êtes bien exprimé il me semble. Et je suis tout à fait d’accord avec vous pour dire que Rousseau se sert de cet artefact politique pour instituer le peuple souverain. Il n’y croit pas réellement, ce serait le prendre pour bien moins intelligent qu’il n’était. Ce que je réfute personnellement, c’est le recours au contrat pour des visées idéologiques, comme c’est le cas chez John Rawls. Je crois que c’est la pente fatale où conduit le contractualisme. De manière générale, je maintiens que l’idée de contrat est ce qu’il y a de plus contraire à l’animalité politique. Entre les deux se glisse le volontarisme.
"Par contre je trouve contradictoire de dire que, l’individu ne se
sentant lié que par contrat, en oublie ses devoirs, car il est clair
qu’un contrat nous donne des avantages en même temps qu’il nous crée des
obligations. A ce titre, le droit et le devoir apparaissent
simultanément."
=> Ce n’est pas que la personne sous contrat refuse toute idée de devoir, c’est qu’elle finit par croire qu’il est de son ressort de rompre le contrat - et c’est le cas pour un véritable contrat - donc de mettre un terme à ces devoirs. Or, en soufflant sur la fable, il reste la réalité des choses : le déterminisme grégaire, donc la permanence des devoirs, quoi qu’il en soit.