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Commentaire de ffi

sur Physique quantique : l'électromagnétisme, la colle de l'Univers


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ffi 14 octobre 2015 12:42

@Qaspard Delanuit
Le corps est très bien défini d’un point de vue classique, c’est une chose qui occupe à titre exclusif un lieu : il est situé à l’intérieur d’une limite, qu’il faut franchir pour y pénétrer. Il en découle une intériorité et une extériorité relativement à cette limite : Un corps oblige à distinguer son état interne (ses propriétés intrinsèques) des états externes (les propriétés du milieu dans lequel il baigne, les propriétés d’un autre corps à coté duquel il se trouve) : on pourrait appeler ceci le principe de distinction d’états. Il serait erroné d’ajouter deux quantités représentant l’état de deux corps distincts en espérant y trouver un résultat qui représenterait quelque chose de physique. Par exemple, si mon cœur bat à 70 par minutes et que le tien bat à 60, nos cœurs ne battent pas à 130 par minutes, puisque le battement de notre propre cœur nous est propre. Autre exemple, 2 pierres s’entrechoquent et rebondissent l’une sur l’autre : ce sont donc des corps, elles occupent à titre exclusif un lieu.

 

Maintenant, essayez donc de faire rebondir deux rayons lasers l’un sur l’autre... c’est un effet physique inconnu. On n’a qu’interférences au lieu d’intersection, soient destructives, soient constructives : la lumière n’est pas un corps, mais une onde, elle obéit au principe de superposition d’états : on peut ajouter les états de deux ondes qui se joignent en un lieu pour connaître l’état résultat en ce lieu.

 

On retrouve cette nuance en MQ, avec les notions de Fermions et de Bosons.

 

L’information, c’est quelque chose qui a du sens pour une intelligence, mais qui reste impuissante à agir physiquement si elle n’est pas appuyée par un substrat matériel corporel. Donc si la matière n’est qu’une information lumineuse, alors il faudrait quelque part un Esprit qui perçoit cette information, puis qui ordonne et auquel obéiraient strictement les corps. Alors, en effet, ces corps, qui ne seraient qu’intelligence tout compte fait, garderaient ainsi leurs propriétés, et leur unité, sauf à périr, mais ce ne serait que sous l’impulsion du grand Esprit ordonnateur.

 

Du coup, cela ne changerait rien : les causes « matérielles » resteraient nécessaires, telle information amenant nécessairement telle « intelligence » à agir de telle sorte. Mais elles seraient alors biens étranges, ces intelligences, puisque absolument déterminées à agir car privée de degré de liberté quant à la réaction aux informations qu’elle perçoit...

 

Donc autant poser le principe corporel, quitte à ce que ce soit comme une intelligence sans liberté de choix. Cela dit, la réflexion reste proche de la notion d’entéléchie chez Leibniz, où les diverses entéléchies sont distinguées justement par leur degré d’intelligence, à ceci près qu’il s’agit de monades incorporelles...

 

Mais, fondamentalement, quant à dire que le corps est hypothétique, je n’y crois pas. C’est très factuel quand je me prends une porte dans le nez... Certes, cette perception douloureuse vient à mon esprit sous forme d’illusion, par les nerfs. Il n’empêche, cette illusion sensorielle ne vient que parce que j’ai croisé un corps qui existe factuellement, cette porte, et ce fait qui est encore accrédité par le sang qui s’écoule de mon nez.


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