• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de Duke77

sur La créativité humaine contre la COP21


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Duke77 Duke77 6 janvier 2016 11:39

Merci a l’auteur, introduction intéressante mais on reste sur sa faim.... A quand la suite ?

Pour l’heure, 2 remarques : Concernant les terres infertiles de la Marne et l’impossibilité de faire du bio, notre ami va un peu vite. D’abord, que la terre qui a été culivée pendant des années en agriculture conventionnelle (donc intensive et mono-espèce), ne soit pas apte à accueillir une culture bio, c’est normal. L’aspect fondamental quand on étudie la question, c’est la disparition de l’humus, des micro-organismes jusqu’au vers de terre du fait des traitements chimiques. Vous pouvez tous le constater, quand un agriculteur retourne son terrain (j’en ai un juste en face de chez moi), il n’y a plus aucun oiseau pour venir picorer les bestioles remontées en surface par l’effet mécanique. Quand je passe le motoculteur dans mes 20m2 de potager, les oiseaux y font un va et vient incessant et je ne compte pas le nombre de lombric que j’essaie d’épargner lorsque les lames de ma machine retournent la terre. La différence entre ces 2 parcelles situées à 50 mètres l’une de l’autre (excepté leur dimension) ? La mienne ne subit pas l’arrosage de produit dérivés du pétrole pour tuer les nuisibles et le seul engrais que j’utilise est naturel et avec modération limitant le deséquilibre du Ph de mon sol. Pour qui a fait un peu d’aquariophilie, la stabilité du Ph autour d’une valeur assez neutre (7) est primordiale pour la survie de tout l’écosystème, des bactéries et micro-organismes aux bestioles que l’on voit à l’oeil nu. Morale de l’histoire, les terres agricoles conventionnelles sont rincées, c’est du carton en fait comparable à l’hydroponique, la terre ne sert plus que de support mécanique. Sans apports des produits chimiques de l’agriculteur, rien ne peut y pousser que ce soit dans la marne comme dans d’autres régions où la terre fut jadis fertile. Alors évidemment, arrêter tout apport chimique du jour au lendemain et y planter ses tomates, ça ne donne rien. Je donnerai un zero pointé au gars dont il est question dans la video et qui a tenté cette expérience bio avec autant de maladresse. L’agriculture biologique demande autant de connaissances (si ce n’est plus) que l’agriculture chimique. Tout comme cette dernière elle implique de comprendre des mécanismes fondamentaux et subtils. Pour retrouver sa vitalité, un terrain agricole arrosé copieusement de pesticides et d’engrais chimiques demande des années, et en plus il faut ensemencer de déchets végétaux ou laisser les mauvaises herbes se décomposer pour donner le temps à la micro faune de repeupler la couche supérieure de la terre. Il faut avant cela que la zone se rince des produits biocides accumulés etc. Bref, ce n’est pas rentable rapidement et c’est bien cela le principal obstacle au bio pour nos agriculteurs endettés et dont la trésorerie fond comme peau de chagrin du fait du coût des produits phytosnitaires et des charges imposées par l’Etat. L’autre point important de l’agriculture bio est la coopération inter-espèces qui permet de planter des espèces différentes dans le même champ côte à côte comme solution anti-parasitaire entre autres fonctions. Certaines plantes éloignant les insectes indésirables d’autre plus vulnérables etc. Cette collaboration fonctionne parfaitement et est utilisée depuis longtemps dans certains pays d’amérique du sud. Je vous laisse chercher les documentaires disponibles sur le net. Mais là encore elle demande à repenser complètement les techniques et outils de production, nécessitant un lourd investissement pour les agriculteurs conventionnels équipés pour la monoculture. Encore une fois, il faut de la trésorerie et accepter de faire sérieusement baisser ses bénéfices pendant quelques années. C’est pourquoi les agriculteurs les plus agés ne sont pas du tout réceptifs en général...

Bref, y a de l’idée chez Solidarité et Progrès mais j’aurais aimé avoir la suite pour savoir si ce type veut nous faire croire que le rendement bio est mauvais par rapport au conventionnel, ce qui n’est absolument pas le cas. D’ailleurs le meilleur contre exemple récent est la culture de tomates en milieu hostile (arridité extrême) par M Poot sans arrosage si ce n’est au plantage et avec des rendements bien supérieurs aux techniques conventionnelles (20kgs par pied !!!). http://m.youtube.com/watch?v=CCSCCp2kLVE


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès