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Commentaire de njama

sur "Sous le régime misogyne des Mollahs en Iran, 120 000 opposants politiques ont été exécutés"


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njama njama 27 février 2016 08:52

In : LE LIVRE NOIR DU CAPITALISME, éd. Le Temps des Cerises 1998.
Massacres et répression en Iran
par François Derivery
A mes amis — où sont-ils aujourd’hui ? — du parti Toudeh* d’Iran. (parti communiste)

"En 1951, Mohammad Mossadegh a été nommé premier ministre par le Shah et établit une alliance avec le mouvement nationaliste, le Front National de l’Iran et le Parti Toudeh. Mossadegh entreprit la nationalisation du pétrole et introduisit de nombreuses réformes socialistes, utilisant les profits massifs provenant du pétrole. Ces profits étaient à l’origine drainés par le gouvernement britannique, au travers de la Compagnie Anglo-Iranienne de Pétrole (maintenant British Petroleum, BP). En 1953, des agents des services secrets britanniques et de la CIA aidèrent le général à la retraite Zahedi et le colonel Nassir à fomenter un coup d’État contre Mossadegh qui fut forcé à quitter son poste de premier ministre."

La SAVAK (2)
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La SAVAK use fréquemment d’une innovation en matière de torture, variante de la chaise électrique chère à l’oncle Sam : la “ table chaude ” ou encore le “ grill ” ou la “ planche à rôtir ”. Jacobson décrit cet instrument comme “ un treillis en fer ressemblant à un sommier, dans lequel circule un courant électrique comme dans une rôtissoire. Les suppliciés sont ligotés sur ce châssis jusqu’à ce qu’ils se mettent à griller. ” Quant aux femmes, elles sont de préférence battues sauvagement après avoir été violées.
Aux Etats-Unis des pétitions sont acheminées, notamment à partir de l’Université de Berkeley, en 1975, pour obtenir des renseignements sur le sort de disparus tel le Docteur Ali Shariati, théologien, Mme Hadjebi Tabrizi, le Docteur Gholamhossein Sa’edi, écrivain, S. Soltanpour, écrivain... Les pétitionnaires (plus de 2.000) sont reçus sur le perron de l’ambassade par un employé qui refuse de dire son nom. Ils sont conviés à envoyer une lettre par la poste à Téhéran. Des auteurs et artistes américains comme Noam Chomsky, Laurence Ferlinghetti, Kay Boyle, Joan Baez participent à ces actions.
On peut estimer, en 1975, que quelque 137.000 prisonniers sont passés par le Comité de la SAVAK — le quartier général, particulièrement honni. A cela il faut ajouter un nombre égal de personnes dirigées vers Gashr ou Evine et qui y ont été torturées sur place. Sur sept hommes arrêtés, en moyenne, un seul aurait échappé à la torture. L’Association de la Jeunesse et des Etudiants Démocrates Iraniens (ODYSI, Toudeh) estimait en 1977 à quelque 300.000 personnes le nombre des torturés, hommes et femmes, dans les prisons de la SAVAK, durant les 20 ans de son existence.
Dans les salles d’interrogatoire la panoplie des instruments de torture est accrochée aux murs, comme dans les antres sado-maso aujourd’hui à la mode, où s’exprime le fantasme bourgeois d’une violence civilisée. Mais ici la suite est autrement sinistre, le supplice peut mener à la mort. Les fouets métalliques pendent à des clous, les bâtons électriques sont alignés sur des tabourets, la pince à arracher les ongles est exposée en évidence. Sans parler du chevalet et de la planche à rôtir. Mais d’autres tortures sont pratiquées, comme l’introduction d’eau bouillante dans l’intestin par clystère, l’électrocution des organes génitaux, qui “ font hurler les victimes, hommes et femmes,  comme des loups ”. Ou bien encore on introduit des fers brûlants dans la bouche des suppliciés. (Caifi Newsletter, New York, mars 1975).

On n’en finirait pas de détailler la liste des victimes. Le total, comme les méthodes, sont accablants. Pas seulement pour le Chah, un maniaque mégalomane qui n’aurait été qu’un despote raté sans le soutien que lui accorda la CIA en 1953 pour retrouver son trône perdu. Aujourd’hui Mossadegh demeure le héros privilégié des Iraniens, en dépit du charisme incontestable de Khomeini, lequel, à sa façon, a continué son combat. Quoi qu’on en dise en Occident, où la propagande américaine fait la loi, l’Iran est non seulement un grand pays — il l’a toujours été —, mais c’est aussi un pays moderne et évolué où, depuis la chute du Chah, d’énormes progrès ont été réalisés dans le domaine social.
Par contre le coup d’état de la CIA de 1953, et la politique hégémonique américaine qui s’en est suivie, ainsi que le soutien inconditionnel accordé au satrape d’un autre âge Reza Pahlavi, ont condamné l’Iran a 25 années de stagnation, occasionnant en outre un passif de centaines de milliers de morts et une somme inégalée de souffrances.
On peut avancer aussi que les Etats-Unis, par cet acte d’intrusion inadmissible dans les affaires intérieures d’un autre pays, ont été les premiers responsables de l’échec d’une tentative de gouvernement laïque et démocratique en Iran. De même qu’ils sont directement responsables de l’avènement d’une république islamique auprès de laquelle, c’est le moins qu’on puisse dire, ils n’ont pas une once de crédit. Les Etats-Unis, du reste, n’ont pas pardonné à l’Iran d’avoir été évincés puisqu’à l’instar de Cuba, de la Lybie et aujourd’hui de l’Irak ils le soumettent à un sévère blocus, allant même jusqu’à menacer tout pays qui commerce avec lui de sévères mesures de rétorsion (loi Helms-Burton de 1996). La liberté capitaliste garde sa logique.

http://www.ddp-art-group.com/4-ddp-travaux-individuels/4.1-f.derivery/iran.html




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