Samedi 16 avril 2016 :
A Bobigny, suspension de cours avant
explosion.
C’est parce qu’ils ne se sentaient
plus en sécurité dans leur établissement – et « pas parce
qu’ils ont peur de leurs élèves », tiennent-ils
immédiatement à préciser – que les personnels du collège
République de Bobigny (Seine-Saint-Denis) ont fait valoir, lundi
11 avril, leur « droit de retrait ». Un mouvement
reconduit jusqu’au début des vacances, vendredi 15.
Les 720 élèves ont été priés
de rentrer chez eux ; le chef d’établissement revendique,
lui, de rester silencieux. Alors les professeurs ont pris la parole
– votant en assemblée générale la médiatisation des tensions
qu’ils vivent au quotidien, explique Jules Siran, enseignant
d’histoire-géographie. Et ce même s’ils sont bien conscients
des « risques de stigmatiser un peu plus un territoire, le
“9-3”, qui a davantage besoin de sérénité et de moyens que de
caméras de télévision », ajoute ce syndicaliste de Sud
Education.
Si la culture de la mobilisation est
bel et bien inscrite dans l’ADN de ce collège labellisé REP + –
le noyau dur de l’éducation prioritaire –, une étape y a été
franchie en ce début de printemps : primo parce que le
débrayage est collectif, à l’initiative d’enseignants mais
aussi de surveillants, explique Candice Dubernet, assistante
d’éducation.
Secundo parce que les incidents se
succèdent au point d’être devenus « leur ordinaire »…
et celui d’élèves qui en sont « les premières victimes »,
martèlent les professeurs.
Alors les professeurs ont pris la
parole – votant en assemblée générale la médiatisation des
tensions qu’ils vivent au quotidien, explique Jules Siran,
enseignant d’histoire-géographie. Et ce même s’ils sont bien
conscients des « risques de stigmatiser un peu plus un territoire,
le ’9-3 ?, qui a davantage besoin de sérénité et de moyens que
de caméras de télévision », ajoute ce syndicaliste de Sud
Education.
« Jets d’asticots en classe, jets de
boules puantes, de fumigènes, de pétards… Départ de feu, jeux
avec briquets, crachats sur des adultes, bagarres constantes,
violences verbales et physiques, dégradation du matériel… »
La liste à la Prévert qu’ils ont
imprimée sur une feuille A4 n’a rien de poétique. Mais elle leur
permettra, espèrent-ils, d’expliquer le mouvement aux parents
invités à les rencontrer à la veille des vacances.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/16/a-bobigny-suspension-de-cours-avant-explosion_4903350_3224.html