@Candide
-Vous négligez le travail qu’il faut pour constituer puis entretenir un
capital.
------>Et vous
vous négligez le fait qu’un capital peut simplement être hérité et géré
pour grossir, ce qui est très fréquent lorsque ce capital est considérable.
Mais en réalité le but n’est
pas de prendre le capital des gens mais de permettre aux travailleurs de se
passer des actionnaires, qu’ils aient souffert ou non pour constituer et
entretenir un capital, il n’ya aucune obligation de recourir à leur service si
ce besoin est rendu caduque.
-Et, si un travailleur thésaurise et arrive à se constituer une petite
richesse ? S’il s’enrichit ensuite fortement par quelque moyen que ce
soit, il faudrait que la part qu’il investirait ensuite dans une entreprise ne
soit pas proportionnelle à sa rémunération ?
------>Il faudrait déjà que cette part qu’il
souhaiterait investir soit nécessaire à une entreprise quelconque. Si les
travailleurs arrivent à se financer eux-mêmes pour ensuite se partager les profits,
pourquoi auraient-ils besoin de son capital ? C’est cela le but des
politiques économiques et financières (et juridique, un point très important
que je n’ai pas mentionné plus haut) : permettre aux travailleurs de se
passer des investissements privés.
Il ne restera à votre
thésauriseur qu’une option : dépenser sa petite richesse et retourner
travailler comme tout le monde. De toute façon, il ne peut pas obliger les gens
à accepter son investissement …
-Votre conception, comme celle de Chouard ou d’autres, est une remise en
cause de la propriété.
------> Mais non, la notion de propriété n’est pas remise
en question puisque les travailleurs sont propriétaires de l’entreprise dans
laquelle ils travaillent. Et ensuite, il ne s’agit pas de réquisitionner les
capitaux des actionnaires. Il s’agit de les rendre inutile pour les
travailleurs qui pourront se financer eux-mêmes grâce à des stratégies
économico –financières spécifiques.
-Mais, vous ne vous rendez pas compte qu’en violant la propriété de
quelqu’un d’autre, vous abolissez la vôtre par la même occasion.
------>Mais pourquoi violer la propriété de
quelqu’un ? Je ne suis pas du tout en faveur de telles mesures
coercitives, en réalité, c’est sur ce point que je m’oppose à ceux qui se
prétendent « communiste ».
-Il s’agit d’une contrainte naturelle, elle n’est pas suscitée
par l’homme, c’est-à-dire inscrite dans la loi.
------> Non, la nature
n’a rien à voir là dedans, c’est une contrainte socio-culturelle et de fait, en
changeant de politique économique et monétaire, vous et moi ainsi que tous ceux
avec lesquels nous travaillons ne seront pas contraints de faire appel à des
actionnaires pour réaliser notre projet.
- Je voulais en fait parler d’injustice, c’était
une faute de frappe. Je l’ai précisé dans un commentaire suivant.
------>Je n’aime pas
parler de justice dans des questions politico-économiques pour les memes
raisons que je n’aime pas parler de morale : chacun en a sa conception.
Parlons plutôt d’intérêts :
à partir du moment où les travailleurs sont capables de mettre en œuvre leurs
projets en se finançant eux-mêmes, ils n’ont pas besoin d’un investisseur privé
qui va venir ponctionner les profits. Donc ils auront intérêt à se financer eux-mêmes
puisqu’ils en auront les moyens.
Dans ce contexte, l’actionnaire
ne sert plus à rien, ce statut est vite renvoyé à sa vacuité.