@Candide
-La direction pourrait juste être dans un besoin financier. Besoin dont
vous n’avez pas l’air de prendre la mesure.
------> Si j’en prends bien la mesure. Mais je vous
répète ce que je vous dis depuis le début : par certaines politiques
économico-monétaires assez spécifiques, il serait possible pour cette direction
de se passer des actionnaires privés.
- L’actionnaire peut choisir d’utiliser sa voix comme il l’entend, et
s’il estime ne pas être assez compétent s’en remettre à d’autres avis, d’autres
expertises. Il n’a pas vraiment intérêt à ruiner la société dans laquelle il
investit.
------> Et les
travailleurs n’ont pas vraiment intérêt à partager le fruit de leur travail
avec des actionnaires qui ponctionnent les profits. Et une fois en capacité de
se financer eux-mêmes, ils n’en auront plus besoin.
-Que proposez-vous alors comme alternative à la propriété ?
------> Je me
répète : je ne remets pas en cause le principe de la propriété. C’est
plutôt à moi de vous poser la question : en quoi les principes
d’autogestions que je vous ai succinctement cité remettent en question ce
principe ? J’ai beau chercher , je ne vois pas …
-C’est pour cela que je vous
prévenais que ce type d’idées peut aisément se retourner contre vos propres
enfants, ou vous-mêmes.
------> Je serais très heureux que mes
enfants soient propriétaires de l’entreprises dans laquelle ils travaillent ,
sincèrement , je ne vois pas ou est le problème , c’est une expérience
épanouissante que j’ai vécu lorsque j’étais étudiant et que j’aimerai revivre
aujourd’hui.
-Et vous vous négligez le fait qu’un capital peut simplement
être hérité et géré pour grossir, ce qui est très fréquent lorsque ce capital
est considérable.
Et alors ? Où est le mal ?
------> J’avoue que vous me surprenez et
cela est certainement lié au fait que je ne parvienne pas à comprendre votre point
de vue :
Vous considérez qu’il n’y a aucun mal à ce
qu’une personne hérite d’un capital , le fasse fructifier en le faisant gérer
ou en investissant dans une entreprise. Soit.
Mais dans ce cas , comment pouvez vous voir du mal dans le fait que ceux qui travaillent
dans une entreprise s’en partagent les revenus ?
C’est une question sincère car là, je ne vous
comprends pas.
Je reprécise que pour moi, ce n’est pas une
question de bien ou de mal mais d’intérêt : si les travailleurs ont la
capacité de se financer autrement que par le biais d’ investisseurs privés ,
que choisiront ils ? S’ils peuvent choisir entre se partager le fruit de
leur travail ou de se faire verser un salaire en laissant des actionnaires se
tailler la part, que choisiront ils ? La réponse est claire.