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Commentaire de herve_hum

sur « L'autorité », analysée par Yann Martin


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herve_hum 13 mai 2016 14:19

Curieux de ce qu’allait dire ce professeur, des fois qu’il sorte du lot et puis surtout pour y apprendre quelques citations d’auteurs célèbres et ainsi enrichir ma maigre érudition, il a fallut à peine dix minutes pour refroidir complètement mes espoirs. Au final, que des lieux communs, des concepts éculés et biaisés et un propos confus, contraire au but affirmé par l’auteur en début de son exposé.

Un exemple, parce que reprendre tout son exposé serait trop long. Il dit que la véritable autorité n’est pas transférable, parce que attaché à la personne, contrairement au pouvoir, ce qui est soutenable. Dont acte. Mais alors, pourquoi croit t’il nécessaire de dire que l’autorité se fait du bas vers le haut ? Sans doute pour dire quelque chose qui sorte de l’ordinaire, des sentiers battus et rebattus. Faire une tentative audacieuse où il interpelle son audience qui, sans doute surpris devant cette audace, ne trouve rien à redire.

Sauf que c’est absurde, car si l’autorité n’est pas transférable parce que une qualité propre à l’être, alors, cela veut dire qu’il n’y a pas de hiérarchisation possible, dans un sens ou dans l’autre. Il prouve avec cette idée simpliste qu’il balance comme des dés en espérant sortir un 421, qu’il ne maîtrise pas son sujet.

Loin s’en faut, car au lieu de clarifier la distinction entre deux termes synonymes et qui portent à confusion, il relai cette dernière. En effet, il garde la définition de la puissance comme la capacité à « faire » soi même et à « faire faire » aux autres, mais qui procède du pouvoir. La confusion est ici très grande et est voulu ainsi par les maîtres sophistes qui ont définit le sens des mots, précisément pour interdire toute compréhension claire. Donc, bien qu’il affirme que le rôle du philosophe est de mettre de la clarté (sauf pour les sophistes) il fait tout le contraire, notamment en relayant cette confusion des termes.

Ainsi, dans le langage courant, la définition du mot puissance est prise pour le mot pouvoir. On ne dit pas "je suis puissant pour faire ceci ou cela", mais "je peux faire ceci ou cela". De fait, la puissance n’est pas, dans le langage courant, la capacité à faire soi même ou faire faire aux autres, mais exprime le niveau de cette capacité à faire ou faire faire aux autres. La capacité étant la définition du pouvoir. Cette distinction sera d’ailleurs soutenu par l’emploi du mot puissance dans le domaine scientifique. La distinction est subtile et perverse, faut bien le reconnaître.

Enfin, on notera, pour appuyer cette distinction, qu’on parle de la puissance d’un état quand à son niveau d’action par rapport aux autres, c’est à dire, que c’est la graduation dans le niveau de puissance qui distingue le pouvoir et non l’inverse. Autrement dit, tout état est doté du pouvoir (capacité) d’agir, mais c’est son niveau de puissance qui détermine, relativement aux autres, son niveau d’action. Une super puissance n’interdit pas aux autres d’agir en tant que puissance, mais limite leur pouvoir, soit donc, leur capacité a faire et faire faire.

Mais voilà, le mal produit par ce genre de confusion volontaire est très profond et je doute qu’il y ait quelqu’un ici pour suivre. Mais il suffit d’avoir à l’esprit que, même en gardant les définitions admises, le pouvoir précède la puissance, car c’est bien la détention du pouvoir qui donne la puissance et fait que la capacité n’est pas dans la puissance, mais dans le pouvoir. La puissance détermine donc le niveau de cette capacité.

L’ironie de l’histoire, c’est que ce sophisme confusionnel, est motivé pour les raisons qu’il donne dans sa conférence, à savoir, tromper les gens pour mieux les manipuler, mais au lieu de dénouer ces fils, ils les serres un peu plus.


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