@erQar

Oui mais c’est ça que vous ne comprenez pas, se revendiquer "anti" ça ne veut strictement rien dire, ni politiquement ni idélogiquement. On peut avoir des ennemis mais cela doit toujours rester lié à un objectif rationnel et à une stratégie. Sinon on sombre dans ce que Nietzsche appelait le ressentiment, le délire et la haine sans autre objet qu’elle même. 

Et ceci est valable autant pour les individus que les groupes culturels ou religieux.

La civilisation musulmane dans son ensemble se définit aujourd’hui avant tout dans son rapport à l’Occident et comme l’antithèse de l’Occident (qu’elle n’est pas). Elle n’est plus force motrice et créatrice depuis des siècles, c’est factuel, et ce n’est nullement la conséquence du sionisme. René Girard (grand intellectuel chrétrien) a écrit de remarquables ouvrages sur cette récriprocité identitaire qui naît du conflit (rivalité mimétique) et qui peut finir par se subtituer intégralement à l’identité référentielle et historique.

Par ailleurs vous oubliez que le monde n’est pas uniquement composé d’arabo-musulmans, d’Occidentaux et de Juifs. La Chine et l’Inde (1/3 de la population mondiale à elle deux) ont une empreinte historique et culturelle aussi profonde (sinon plus) que le monde occidental et le monde musulman.

Et ces gens-là - qui ont subi toutes les affres de l’histoire : colonisation, guerres, massacre, révolutions, génocides - ne font pas de "l’antisionisme primaire" une identité revendiquée et un programme politique. Ils n’ont pas cette faiblesse. Ils ont développé une sorte d’antisémitisme positif où la méfiance envers les juifs est contrastée par un sentiment d’admiration envers ce "peuple d’élite dominateur et sûr de lui-même" dans la mesure où les Juifs sont perçus comme "forts dans le business", "rusés", "intelligents", et "puissants" proportionnellement à leur nombre. Les asiatiques de manière générale dévorent sans tabou la littérature antisémite occidentale - en l’interprétant parfois au premier degré - un peu comme on tenterait de se procurer toutes les informations disponibles - les vraies et les fausses - sur un rival incontournable. 

On est très loin en tout cas de l’antisémitisme victimaire et de l’antisionisme abêtissant des islamogauchistes.