La fin de la vidéo : « Comment
pourrait s’organiser une démocratie sans partis politiques ? »
C’est une très bonne question,
on critique beaucoup les partis politiques mais on ne propose pas d’alternatives.
Personnellement, j’ai beau tourner ça dans tous les sens mais je ne trouve aucune réponse.
Le gros souci est que le
parti politique n’est pas forcément une organisation politique officielle et
reconnue comme telle juridiquement, c’est aussi une structure rassemblant des
individus ayant les mêmes intérêts idéologiques et sociaux, l’officialité n’y
change rien. Du coup, interdire les partis politiques officiels ne changera
rien puisqu’ils continueront d’exister officieusement.
Il est vrai que de manière globale,
le nombre d’adhérant diminue et que le taux de confiance des partis politiques officiels s’effondre
mais en réalité, ces adhérents sont simplement récupérés par des partis
politiques qui n’ont pas d’existence formelle.
Les seuls dont on peut dire
qu’ils n’ont pas de parti politique sont , d’un coté ceux qui ont l’aptitude et
le courage de remettre constamment en question leur dogme, croyance et
présupposés et qui n’ont en vue que l’intérêt du corps politique , et de l’autre coté ceux qui se désintéressent complètement de la
chose politique. Les premiers sont rares et les seconds inutiles (politiquement).
La vie politique sans partis politiques me semble de plus en plus être un idéal inatteignable. D’autant plus
que je me suis un peu renseigné sur la façon dont ça fonctionnait concrètement dans
la démocratie Athénienne qui est pourtant un modèle de souveraineté populaire :
-Les partis politiques
officiels n’existaient pas, les citoyens exerçaient directement le pouvoir à
travers une série d’institutions (Ecclésia, Boulé, Aréopage etc).
-Mais en coulisse se
constituaient des groupes
politiques qui certes n’avaient pas de fondement juridique et qui ne
revêtaient d’aucun caractère officiel mais qui jouaient un rôle prépondérant
dans la vie politique Athénienne, ces associations étaient nombreuses car chaque
homme politique d’envergure disposait autour de lui d’un cercle prêts à le soutenir.
C’est facile à comprendre : il était en effet difficile pour un individu
isolé d’agir efficacement sans soutien, ces « partis » rivalisaient
pour obtenir la faveur du peuple, certains hommes au sein de ces associations
se sont même spécialisés dans la manipulation de l’opinion publique.
Ces groupes
travaillaient généralement dans la légalité (on ne peut pas interdire à des
gens de se réunir pour discuter de politique) et utilisaient ce cadre légal
pour avoir une influence sur les institutions de la cité.
Au regard de
tout cela, je me pose la question : cela servirait-il à quelque chose d’interdire
les partis politiques ? Ne vaudrait-il mieux pas trouver des mécanismes institutionnels
pour que le démos puisse, malgré leurs influences, conserver la main ?