@Sentero
C’est une interprétation hâtive du déroulement du processus
de rattachement de la Crimée à la Russie. Parce que selon la même logique, on pourrait
dire que l’annexion des sudètes par l’Allemagne Nazie relève du droit d’ingérence
humanitaire puisque les dirigeants Allemands prétendaient vouloir libérer
les Allemands des Sudètes de l’oppression tchécoslovaque. Non,
ce n’est pas sérieux.
Il faut se rappeler que dans la narrative de Moscou, il n’était
pas question de s’ingérer militairement dans la guerre en Ukraine, la Russie a toujours nié la présence de soldats
russes en Crimée et insistait sur le fait que les soldats qui contrôlaient la
péninsule étaient des « forces
locales d’auto-défense ». Tout ce qui a suivit dans cette narrative
relevait du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ( le référendum d’autodétermination
) en s’appuyant sur le précédent du Kosovo ( c’était la preuve selon Moscou qu’une
déclaration unilatérale d’indépendance d’une partie d’un État ne violait aucune
norme du droit international ) et ensuite d’une politique panrusse
( le rattachement de la Crimée à la fédération de Russie ) car il s’agissait d’une
région ou les Russophones étaient majoritaires. Je ne dis pas que cette
narrative était la vérité, ce n’est pas la question …
De plus, il faut rappeler que le pouvoir Russe n’a jamais
prétendu vouloir juger les dirigeants Ukrainiens pour crime contre l’humanité et
n’a pas déclenché de guerre sur ce prétexte.
Cette affaire n’a rien à voir avec le droit d’ingérence humanitaire,
au contraire cette annexion ( car c’en est une concrètement , je ne vois
pas comment on peut le contester ) s’est
faites selon une logique tout à fait Westphalienne.