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Commentaire de Rounga

sur Quand Daniel Conversano appelait à la violence contre les immigrés


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Rounga Rounga 13 décembre 2016 21:44

@Qaspard Delanuit
Je suis d’accord pour dire que Soral a donné une très mauvaise image de lui-même. Il se révèle comme un être capable de profiter de sa supériorité physique pour se laisser aller à la violence. Mais comme je le disais sur la vidéo du "débat", si on peut s’exprimer ainsi, cela n’a rien d’étonnant venant de lui, étant donné qu’il s’était déjà vanté de faits d’armes similaires (sur Beigbeder, sur Bohringer), et que ça fait un moment que cette approche "physique" de la confrontation est entièrement théorisée par lui. Seulement, il semblerait qu’il soit moins courageux quand il n’a pas l’avantage physiquement. Tout compte fait, il fait un peu pitié à utiliser la boxe pour corriger un manque réel de respect, car c’est totalement disproportionné. On dirait un militaire qui utiliserait un bazooka pour neutraliser un civil désarmé. Un taquet, une gifle auraient suffi, comme dans la tradition chevaleresque où on signifiait ainsi qu’on provoquait en duel celui qui venait d’attenter à son honneur. Le provoqué n’a plus que le choix entre assumer son insulte et venir se battre à la loyale ou bien refuser le combat et se déshonorer. Ça c’est une façon virile de régler les différends. Ici c’est n’importe quoi. Donc mon propos n’est pas du tout de justifier Soral. Mais je ne justifie pas non plus Conversano qui reste un imbécile, pour ses idées, et un paltoquet, pour son attitude. A cause de celle-ci, il s’exposait justement à une sanction, car quand la frontière du respect est sciemment franchie, on signifie qu’on s’affranchit des règles élémentaires de sociabilité. Or c’est justement la sphère de la sociabilité qui garantit contre la violence. C’est pour ne pas se foutre sur la gueule en permanence qu’on a inventé la politesse, et qu’on sert la main tous les matins à son collègue qu’on déteste, en lui demandant comment il va. Dans une confrontation d’idées, on joue sans cesse avec les limites de cette sociabilité, en attaquant les positions de l’autre, en étant de mauvaise foi, en surjouant ses réactions, mais il y a une ligne qu’on ne franchit pas. C’est justement l’habitude de voir cette limite respectée qui vous fait dire que le débat est sacré. Conversano, sans doute peu habitué à ce type d’échange, et sans doute aussi parce qu’avec Soral ils s’étaient déjà insultés via Facebook, a immédiatement franchi cette limite. Si on ne respecte pas son interlocuteur, on trouve une manière détournée de lui dire, de façon à exprimer sur le fond le manque de respect, mais en restant correct sur la forme. Toute la subtilité est là, et Conversano n’en avait aucune.

Il y a d’autres exemples de cas où des individus s’exposaient à une légitime riposte physique pour avoir franchi les limites.

Ici, par exemple, il n’aurait pas été déplacé que Whitney Houston mette une claque à Gainsbourg.

Là aussi, je n’aurais pas trouvé anormal qu’un des deux Eric gifle la tronche de Cali.

Mais ils ne le font pas, peut-être parce qu’ils se rendent compte que ça ne vaut pas le coup tout bien pesé, qu’attendre patiemment avec un sourire pincé est plus profitable à leur image qu’un passage à l’acte physique où ils risqueraient de sortir de leurs gonds et de donner quelque chose de pas beau à voir sur eux.


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