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Commentaire de Joe Chip

sur Trump : le peuple a-t-il toujours raison ?


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Joe Chip Joe Chip 30 janvier 2017 18:02

@Hieronymus

c’est un cliché main stream porté essentiellt par les médias d’inspiration anglo-saxonne mais qu’il faudrait analyser plus en profondeur

Pour la énième fois, disqualifier quelque chose en le qualifiant de "cliché" "mainstream" "anglo-saxon", ce n’est pas argumenter. La culture et les références ne sont ni "mainstream" ni "alternatives". Si vous pensez que j’ai tort, alors justifiez-vous au lieu de dire qu’il faudrait le faire. Je vois ça constamment revenir chez les "complotistes", c’est vraiment de la facilité qui confine à la malhonnêteté intellectuelle.

en gros le protestantisme, c’est la modernité l’ouverture la liberté

le catholicisme c’est le conservatisme l’obscurantisme l’intolérance

Par ailleurs je n’ai absolument rien dit à ce sujet et jamais je ne présenterais les choses de manière aussi caricaturale, donc merci de ne pas me coller ces "clichés" seulement pour le plaisir de me porter la contradiction.

Comme beaucoup de gens ici, vous fonctionnez avec des catégories binaires. C’est précisément parce que vous estimez que le protestantisme est mauvais et "satanique" par essence que vous inversez la perspective chez ceux qui ne partagent pas votre opinion en opérant une réduction dialectique. Ainsi on ne saurait rien dire de positif sur le protestantisme sans tomber dans une affirmation grossière du type : "le protestantisme, c’est la modernité et la liberté".

Or, je n’ai rien dit de tel et rien pensé de tel. Vous dialectisez pour me prêter une opinion convenue, caricaturale et aisément réfutable. Donc non, on ne peut pas dire "en gros", car à force de dire "en gros", on peut tout caricaturer.

Désolé d’insister sur ce point, mais je ne supporte plus les abus de dialectique (façon Soral). Il faut vraiment que vous acceptiez le fait que certaines personnes n’évaluent pas les choses à l’intérieur de catégories binaires et morales.

Pour ma part, je ne porte pas de jugement de valeur sur les mérites comparés et respectifs du protestantisme et du catholicisme, sachant que toute ma culture personnelle est catholique.  

La culture démocratique moderne est apparue essentiellement dans les pays protestants, c’est un fait, une donnée épistémologique, que cela vous plaise ou non. La catholicisme institutionnel (romain) était porteur d’une autre culture politique, c’est encore factuel.

Le problème, c’est que vous avez une définition naïve du mot "démocratie" que vous associez intuitivement au bien, à l’organisation du peuple par lui-même, etc. Et le monde protestant, c’est mal, n’est-ce pas ?

Calvin et Rousseau étaient des citoyens de Genève de sensibilité démocrate, et pourtant tous deux défendaient des systèmes holistes voire dictatoriaux. La sensibilité démocrate n’est pas forcément opposée à l’autoritarisme. Vous semblez d’ailleurs faire une confusion entre la démocratie et la démocratie libérale, qui est d’ailleurs un oxymore. 

La modernité ne veut pas dire "meilleure". Talleyrand faisait remarquer avec nostalgie (et cynisme) que ceux qui n’avaient pas connu l’Ancien Régime ne connaissaient rien à la douceur de vivre. Tocqueville, peut-être le plus grand théoricien de la démocratie moderne, affirmait que la société française d’Ancien Régime respectait mieux les libertés que la société post-révolutionnaire et s’inquiétait justement du caractère liberticide de la démocratie ("protestante") moderne, notamment au travers de sa passion égalitaire. On pourrait retrouver la même ambivalence démocratique chez Luther, qui voulait un régime de liberté politique réservé à une élite sociale. 

A l’inverse, si le catholicisme allait de pair avec un certain autoritarisme traditionnel, il le contrebalançait aussi par d’autres aspects que vous avez en partie soulignés au sujet de l’Allemagne de l’Ouest, beaucoup plus tolérante et ouverte d’esprit que l’Allemagne protestante et prussienne. En Amérique, les Indiens et les Français ont pu développer des relations relativement harmonieuses, voire franchement amicales, en grande partie parce que les Français ne portaient pas avec eux le messianisme intransigeant et borné des Anglo-Saxons.

Donc les choses sont plus complexes qu’une simple opposition dialectique entre protestatisme/mal et catholicisme/bien (ou l’inverse).


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