Merci pour le document. Ah
le temps où la France avait encore une vraie diplomatie.
Mais je ne vais pas pour
autant tirer à boulet rouge sur nos diplomates actuels, je suis certain qu’ils ne sont pas mauvais au
fond mais il y’a selon moi quelque chose
qui relève de la praxis : les diplomates de notre temps ne savent pas ce qu’est
la guerre !
Les diplomates de ce temps
là savaient ce qu’était la guerre, ils l’ont vécu dans leur chair, sur leur
propre sol qui plus est. Il ne peut en découler qu’une compréhension profonde, intuitive
et instinctive de la pratique diplomatique.
Cette gravité tranche radicalement
avec la légèreté d’une époque dans laquelle un ministre des affaires étrangères peut
se permettre de déclarer devant des caméras qu’un chef d’Etat d’un pays
étranger qui ne nous a rien fait, ne mérite pas d’être sur terre. Ou d’une époque dans laquelle un président de la république
ose pérorer devant un micro qu’il n’est pas nécessaire de recevoir
le chef d’Etat d’une grande puissance étrangère parce que des désaccords
existent.
Ces anciens documentaires
font mal parce qu’ils nous font réaliser
le fossé anthropologique qui sépare les politiciens actuels des politiques d’il
y’a quelques décennies seulement. Nous n’avons d’ailleurs plus de classe
politique mais une classe politicienne constituée d’ agents de communications qui se
disputent des parts de marché électoral sous patronage de médias biberonnés au
droidelhommisme. Ces gens là ne connaissent
pas la guerre (nous non plus d’ailleurs), ils font partie de générations gâtées
par des parents qui ont trop souffert et qui souhaitaient oublier des années de souffrances
et de privations en reportant sur eux
leur déficit symbolique de bonheur et de jouissance. Comment être un bon
diplomate dans ces conditions ? C’est impossible. Les meilleurs diplomates
sont ceux qui connaissent les dangers de la guerre.