@BlueMan
Tout ça pour te dire que j’ai sur le monde une vision privilégiée que le
citoyen lambda n’a pas. Et je n’ai aucune illusion sur ce monde, sur ce
que sont les hommes, sur ce qui se cache en eux (et à leur insu même),
et sur la façon certaine de comment cette Humanité va finir...
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Redescends bluemec, tu crois avoir le monopole de la position idéale du sniper sur son nid d’aigle pour observer et juger, de ton point de vue, l’humanité dans son ensemble ? Mais tu n’es pas le seul à être tombé dans ce fantasme, cette illusion d’être dans sa tour d’ivoire à contempler la médiocrité du monde que l’on n’est pas capable de comprendre dans sa globalité tellement les paramètres sont divers et variés, innombrables, incalculables, impossibles à synthétiser pour un cerveau humain dépassé par les ordinateurs et les prochains, quantiques puis nanotechnologiques, ces machines traitent ces informations à la nanosecondes, mieux et plus efficacement que nous, pauvres humains dont l’organe qu’on aime masturber autant que celui qui pend entre nos jambes la plupart du temps et nous aide à pisser, la masturbation cérébrale vaut bien son pesant de semence animale, mais l’observateur qui se croit unique ne regarde le monde que de son seul point de vue malgré toutes les chances qu’il a actuellement de comparer grâce au net, cette jumelle à grande échelle, ce miroir des peuples si cher à Gueguen, cette matrice mi-cybernétique, mi-humaine, qui fourmille de moteurs de recherches, de vies humaines exposées, d’avis partagés, d’expériences exhibées, que le net devient skynet, un agglomérat de pensées humaines qui se concentre en une entité dont nous ne sommes que particules élémentaires, la plus formidable bibliothèque de données est en train de naître sous nos yeux ébahis dont nous ne sommes qu’une partie infime, et aussi intelligent sois tu, Blueman, tu tombes dans l’égocentrisme méprisant de celui qui croit savoir car il a vu des vidéos, qu’il est sorti comme nous tous, en même temps ou presque, de notre naïveté native, qui n’a été déniaisée qu’avec l’apparition du net, donnant l’illusion au quidam moyen, peut être plus interrogatif, peut être plus éveillé instinctivement que la moyenne, qu’il pourrait enfin assouvir sa soif de connaissances sans fin, et l’autoriser à se croire supérieur grâce à l’acquis de ces nouvelles connaissances mises à disposition du plus grand nombre, ce serait une erreur que de s’arrêter à cette confortable sensation, car le fait est, qu’individuellement, mus par la plus pure de bonnes volontés, nous ne sommes que des puceaux en face de l’immense complexité humaine qui torture nos cerveaux dont le désir est d’apprendre et de comprendre, puisque nous consacrons nos vies, voire nos vies sociales, à cette tâche qui nous appelle sans trop savoir pourquoi, mais c’est plus fort que nous, cela ne nous autorise en rien de nous sentir supérieurs à d’autres qui ont une autre vie que la nôtre, moins monacale, plus légère, plus dure aussi, moins chanceuse, moins enviable, que nos petites existences, car c’est déjà une chance de pouvoir bénéficier de ces connaissances nouvelles, de cette bibliothèque à portée de clics, de cette ouverture virtuelle sur le monde, ses habitants, ses univers, ses cultures, ses médiocrités, ses faiblesses, ses erreurs, ses horreurs même, tout ce qui fait qu’indépendamment de nos cultures occidentales, les moeurs humaines sont partagées entre la spiritualité, l’humanité, l’animalité et la nature dont nous sommes tous issus.
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Alors on peut bien voir autant de vidéos qu’il est humainement possible de visionner, ce n’est pas la quantité qui fera la qualité des enseignements et des bénéfices que nous en avons tirés, c’est ce que nous sommes tous et toutes, dans nos actes quotidiens, pour ceux qui ont encore une vie en dehors d’internet, pour le reste, oui, soyons cohérents avec nous mêmes, et vivons du mieux que nous pouvons en conscience avec ce que nous sommes, à la fin, comme toujours, il ne restera que les plus capables d’adaptation dans un monde qui évolue sans cesse sans tenir compte des désirs de confort des uns et des autres ni des idéologies à la mode du moment, ni des caprices égotiques de ceux qui se prennent pour les maîtres d’un monde qu’ils ont détruit avant d’essayer de le comprendre....
