@Joe Chip
-Le problème, c’est
qu’Asselineau a mené une campagne de "grand candidat" Un score entre 2% et 4% était un objectif acceptable et réaliste.
------> Le temps de l’action politique ne se superpose pas parfaitement au temps de l’analyse politique.
Non pas que ce soient deux temps totalement
différent qui ne se croisent jamais tels deux droites parallèles : il est évident que le temps de l’analyse conditionne
celui de l’action , mais une action doit toujours viser plus loin que les possibilités déterminés par l’analyse , c’est un principe bien connu des hommes
politiques depuis l’antiquité et auquel Nicolas Machiavel a énoncé en parabole « les
archers, qui,
jugeant que le but proposé est au delà de la portée de leur arc et de leurs
forces, doivent viser encore plus loin, pour que leur flèche arrive au point
qu’ils désirent atteindre ».
Je suis entrain
de lire un livre sur la guerre du Péloponnèse et c’est frappant de voir à quel point d’une
perspective strictement analytique, la déclaration de guerre de Sparte à Athènes
était folle : Athènes avait de grandes forces et une stratégie
sophistiquée alors que Sparte avait de grandes faiblesses et une stratégie
banale. Et pourtant, c’est Sparte qui l’emporte.
Ce que j’essaie
de dire, c’est que si on s’arrête au strict plan analytique, on devient vite un
pessimiste, voir un défaitiste qui ne mènerait que des combat qu’il est certain
de remporter. Ça dans ma mentalité, c’est de la faiblesse.
Si Asselineau
avait fait une campagne de petit candidat, il m’aurait paru faible, à l’image
de ces personnes qui admettent ouvertement que leur candidature est juste un témoignage,
qu’ils savent qu’ils ne gagneront pas et qu’ils ont juste un message à faire
passer. FA a au moins 25 000 personnes derrière lui, des militants
très actifs qui se cassent le cul pour cette campagne (aussi imbuvables soient ils,
il faut leur reconnaître ça) qui croient en ses capacités et en son projet, ce type
de discours défaitiste aurait été pitoyable de sa part, une trahison !
Je pars du
principe que quelque soit le combat que l’on mène, on le mène pour gagner. Et
si on ne le gagne pas, on sort par la grande porte sans aucun regret car on a
donné tout ce que l’on pouvait.
Si je fais un reproche à FA sur ce point, c’est qu’il n’aurait jamais du se laisser entraîner
lorsque les journalistes lui posaient des questions sur ses intentions de vote
au second tour : il aurait du à chaque fois affirmer avec la plus grande fermeté
qu’il n’envisage pas d’autres scénarios que sa qualification au second tour, et
que s’il participe à cette élection , c’est pour la remporter , point. Parfois
il m’a paru mou quand on lui posait ce genre de question.
Dans tous les cas,
pour mobiliser ses troupes et les enthousiasmer, il ne devait à mon sens, en
aucun cas admettre que c’est un « petit candidat » et se comporter
comme tel. Cette pusillanimité, ce manque de panache aurait donné une image désastreuse de sa personne.
Il aurait perdu le respect de beaucoup de ses soutiens. Et ce que je dis là
reste valable même s’il fait finalement 0,01%.