@alanhorus, Pegase et à tous les insurrectionnels
Bien
entendu, les vendéens du XVIIIe siècle étaient chrétiens et
favorables au roi qui représentait, par l’investiture canonique de
Rome, l’autorité divine sur la terre. Ils étaient donc partisans
de l’ancien régime. Tous les manuels scolaires de notre enfance
nous le révélèrent ainsi. Mais une analyse objective de l’histoire
en profondeur sur plusieurs siècles est plus éclairante et surtout
plus juste. Elle est surtout l’histoire authentique des peuples
européens trompés et asservis. Rassurez vous, je n’ai jamais été
séduit par le communisme stalinien ou autre saloperie estudiantine
de Mai 68. Simplement attaché à mon pays.
« Ce
qui est essentiel ici c’est de saisir – en dépit des différences,
discordances et contrastes - la continuité matricielle
entre l’antériorité médiévale qui mènera à l’avènement de la
grande monarchie classique telle qu’elle validera la mort du vieux
rapport non mercantile à la terre et sa postériorité
républicano-financière au sens où les agitations médiévales
de 1251 et de 1320 qui conduisent à la grande jacquerie de 1358 puis
aux embrasements de Guyenne en 1548, aboutissent aussi par la
métamorphose des longues durées insurrectionnistes, aux
Croquants et Nu-pieds et ce jusqu’à la Grande Peur de 1789, aux
soulèvements chouans et vendéens qui annonceront la mort
irrévocablement advenue au XIX° siècle de l’ancestrale communauté
rurale désormais pleinement absorbée par le paysage agricole du
destin capitaliste.
Le
son multiséculaire des cloches proclamant, de paroisse en paroisse,
le tocsin de la dés-obéissance a été l’écriture vivante
et charnelle de dizaines et de dizaines de générations campagnardes
qui s’obstinaient à ne point accepter de disparaître dans la
tyrannie montante des attractions de l’abstraction capitaliste
exercée par la civilisation des villes. Cette immense, abondante et
constante lutte de classe qui a d’ailleurs traversé toute l’histoire
européenne pour la défense de la joie du terroir contre l’anonymat
et la solitude du citadisme du profit, a finalement échoué
mais pour passer le flambeau à un type de soulèvement bien plus
vaste, beaucoup plus corpulent et immensément plus dangereux ;
celui de l’irréversible colère des prolétaires, c’est à dire de
tous les hommes d’aujourd’hui privés de toute autorité sur
leur propre vie par le spectacle démocratique de la dictature
salariale de l’argent omniprésent. »
« De
la croisade communeuse des Pastoureaux » Par Francis Cousin