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Commentaire de maQiavel

sur Venezuela, oligarchie et désinformation de masse


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maQiavel maQiavel 17 août 2017 02:26

@guepe

-Ca doit etre parce que je suis entrain d’étudier les idées libérales ( mais pas à la Macron) que je trouve intéressante et qu’ils ont une dent contre Chavez lol. Bon j’avoue, j’ai un peu forcé le trait en me relisant.

------> Je me disais bien. smiley

Oui les idées libérales sont très intéressantes après comme dans chaque famille idéologique il y’a des qualités et des défauts et la tendance de toutes les constructions idéologiques, c’est une forme de raideur dogmatique, les libéraux ne sont pas épargnés.

Effectivement, ils ont une dent contre Chavez et ça part d’un dogme : socialisme = mal , Chavez = socialiste donc Chavez = mal. Quel que soit le problème que rencontrera le Venezuela, ce sera forcément la faute au socialisme, le jour ou un ouragan dévastera le pays le responsable est tout trouvé : le socialisme. smiley

La vérité, c’est qu’entre 1999 et 2015 la production dans le secteur privé a augmenté en moyenne de 35 % et la valeur ajoutée par les institutions financières a explosé de 375 %. Sur 28.222 unités économiques correspondant en 2015 à l’activité industrielle, seules 363, soit 1,2 % sont aux mains du secteur public. C’est tout de même un drôle de socialisme. smiley

Non au-delà des discours enflammés de Chavez, le Venezuela n’a jamais été un Etat socialiste (et c’est ce que reproche la gauche vénézuélienne à la politique de Chavez) mais une économie mixte et pour connaitre l’intention de la révolution bolivarienne en matière économique, il suffit de lire la constitution : « L’État, conjointement avec l’initiative privée, encouragera le développement économique national… ». Dans les principes théoriques, l’Etat devait agir dans le strict respect de l’état de droit et de l’économie de marché où celui-ci, en tant qu’État il participe. Dans la pratique, Chavez a construit un Etat fort qui se réservait l’activité pétrolière et les autres industries d’intérêt public ou stratégique mais en dehors, la liberté d’entreprise, la libre concurrence et la propriété privée était respectée.

Ce que les cercles libéraux et néolibéraux n’ont pas supporté avec Chavez, c’est la redistribution de la rente pétrolière vers une classe populaire (la majorité de la population) qui vivait dans l’indigence. C’est ça qui les met en colère et qu’ils appellent « socialisme ». Je te conseillerai lorsque tu auras finit d’étudier les idées libérales d’étudier les idées socialistes et tu constateras que la politique de Chavez ne pouvait pas être qualifiée de socialiste. Le vilain socialisme qui est responsable de tout a bon dos. smiley

Pour ce qui est de l’interventionnisme américain , il suffit d’étudier le rôle qu’ont joué les Etats unis à l’arrivée de Chavez , pendant le coup d’Etat de 2002 , pendant les émeutes de 2014 , d’étudier les structures financée par les USA qui ont été mises en place qui existent toujours et qui sont extrêmement actives de s’intéresser à l’opposition vénézuélienne et à ses liens avec la puissance américaine , et actuellement d’écouter et de lire les déclarations du département d’Etat ou de la CIA , eux ne se cachent pas d’œuvrer à un « régime change » au Venezuela , c’est ahurissant que les médias occidentaux arrivent à le nier pendant que les concernés le revendiquent ouvertement. smiley

Que les USA œuvrent à changer de régime au Venezuela n’est même pas une question en fait, il suffit simplement de s’informer un peu de la situation.

Mais comme je le dis à plusieurs reprises plus haut, tous les problèmes du Venezuela ne peuvent pas se réduire à l’interventionnisme américain ( tu vois , je ne suis pas caricatural smiley ) , il y ‘ a des problèmes endogènes spécifique à la structure économique vénézuélienne et le nier ne serait pas sérieux.

Lorsque Chavez était arrivé au pouvoir , 85 , 8 % de la valeur des exportation provient du pétrole et ce secteur constituait à peu près 50 % des recettes budgétaires ( c’est lié à un contexte historique très intéressant à analyser mais qui serait trop long à décrire ici). Le mec n’était pas plus con que toi et moi, tu penses vraiment qu’il n’a pas pensé à diversifier l’économie vénézuélienne parce que c’est un cro méchant socialiste aux dents aiguisées qui ne pensait que par idéologie ? smiley

Ca c’est des conneries de libéraux, il faut savoir que la  diversification de l’économie était au premier rang de ses priorités. Alors que s’est –il passé ? Il a fait passé deux lois, l’une qui permettait de récupérer le contrôle politique et économique sur la PDVSA ( qui était aux mains d’un conglomérat d’aventurier qui se redistribuait la rente ) et l’autre une réforme agraire qui devait fournir une sécurité agroalimentaire aux paysans. C’est là que ses problèmes ont commencés et ils se sont soldés par la tentative de coup d’Etat de 2002 qui s’est déroulé avec le soutien étatsunien et qui a échoué grâce à une mobilisation populaire et à la garde présidentielle. Juste après ce coup d’Etat, il y’a eu la grève pétrolière patronale (toujours avec l’appui US ) avec les mêmes pénuries en biens alimentaires de base que le pays connait aujourd’hui et qui a couté 20 milliards de dollars et une remonté spectaculaire du chômage et de la pauvreté.

A partir de ce moment là, il y’a plusieurs calculs qui sont entrés en compte notamment la nécessité politique de redistribuer aux classes populaires la rente pétrolière dopée grâce à la politique de contrôle des prix au sein de l’OPEP qui a permit d’augmenter et de stabiliser les couts du baril  , car sans cela , en cas de nouveau trouble social ou de coup d’Etat, ces classes populaires qui l’avaient sauvé la première fois ne l’auraient pas soutenu. C’est comme ça que son projet initial de diversification de l’économie a été mit aux oubliettes (l’urgence était à présent de sortir la classe populaire de la misère pour s’assurer son soutien politique et de vaincre ses ennemis intérieurs). C’est ce qui va permettre une augmentation du niveau de vie de la population, les politiques sanitaires, de scolarisation, de logement mais qui va aussi accentuer la corruption, le népotisme, la criminalité. A la fin de sa gouvernance, ce projet était redevenu sa priorité mais sa mort ne lui a pas laissé le temps d’entamer sa réalisation.



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