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Commentaire de maQiavel

sur Venezuela, oligarchie et désinformation de masse


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maQiavel maQiavel 18 août 2017 06:44

@guepe

Concernant l’article que je t’ai donné sur les pénuries au Venezuela, ce n’est pas Berruyer qui l’a écrit, il n’a fait que diffuser l’article d’une chercheuse. D’autres que lui l’ont diffusé.

Pour ce qui est de la fameuse malédiction des ressources naturelles, c’est bien d’avoir des modèles théoriques, mais ce qui me pose problème, c’est lorsqu’on part de ces modèles théoriques pour les inférer à des cas particulier  (parfois sans même chercher à connaitre ces cas particulier ) parce que finalement on essaie coute que coute de faire correspondre ces cas particulier à ces modèles théoriques, c’est une grosse source de biais méthodologiques. Ce qu’il faut étudier ici, ce sont les spécificités économiques et historiques du Venezuela, après on peut conclure qu’il correspond à ce modèle théorique. En ce qui me concerne, je me concentre d’abord sur les spécificités du contexte vénézuélien, pas sur les modèles théoriques sinon on passe à coté de beaucoup de choses.

Tu dis qu’il aurait du rester sur son projet et je te réponds qu’il se serait fait renverser pour les raisons que j’ai expliqué plus haut. A un moment donné il faut hiérarchiser ses priorités et choisir la moins mauvaise solution, c’est ça la réalpolitik. Le parallèle avec le shogunat n’est pas pertinent puisqu’il s’agissait d’une dictature donc à moins de considérer que Chavez aurait du mettre en place une dictature militaire, ce n’est pas vraiment défendable. La réalité c’est qu’au regard des rapports de force interne et externe au Venezuela, il n’avait pas le choix, il fallait d’abord s’occuper des classes populaires.

Je caricature peut être un peu les soi disant libéraux qui critiquent Chavez mais je te dis ce que je constate : lorsque le Venezuela était gouverné par des néolibéraux et que la rente pétrolière était répartie au sein de l’oligarchie locale, on ne les entendait pas dire que ce modèle n’était pas tenable sur le long terme. Il aura suffit que Chavez redistribue cette rente vers les classes populaires qui vivaient dans la misère pour que tout d’un coup le Venezuela les obsède et qu’ils se mettent à pousser des cris d’orfraie. Comment expliquer ça ? C’est que ces gens qui se prétendent libéraux ( et qui se détournent des fondamentaux du libéralisme classique en observant bien ) sont en réalité des optimates dans le sens romain du terme , c’est-à-dire des gens dont les actions et l’idéologie consiste à assurer les intérêts des classes sociales supérieures. Ce n’est pas grave, on a le droit de considérer que les classes supérieures sont en quelque sorte des élus dont les privilèges doivent être préservés, c’est une conception du monde tout à fait défendable. Ce que je ne supporte pas par contre, c’est la tactique qui consiste à dissimuler cette idéologie derrière une prétendue scientificité censé servir l’intérêt général. Parce qu’avant Chavez, je ne les entendais pas parler d’intérêt général quand les classes populaires pataugeaient dans la misère et que les classes supérieures se gavaient. C’est de l’hypocrisie, moi je préfère les gens qui assument leur substrat idéologie et paradigmatique. Les optimates romains, eux, avaient le mérite d’être sincère.

Chez ces gens là , la violence Etatique n’est mal vue que lorqu’elle défavorise les classes supérieures. Dans le cas contraire, elle est soit niée, soit applaudie, il faut se rappeler de ce qui se disait de Pinochet et ses « courageuses » réformes à l’époque. Je ne dis pas que tous les libéraux sont comme ça, il existe encore de vrais libéraux qui ne sont pas du tout sur cette ligne mais ce sont des marginaux. 


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