Baraka, un voyage autour du monde et dans l’âme des peuples. A l’instar de Koyaanisqatsi, il n’y a pas de commentaires pour guider notre pensée. L’esprit du spectateur est libre d’évoluer, en prise directe avec des images souvent vertigineuses. L’expérience s’avère déroutante, parfois dérangeante. Avec le sentiment d’être une bien petite chose, tout en faisant partie d’un plus large ensemble qui nous dépasse. Un ensemble qui devrait nous rassembler, en englobant chaque conscience guidée par le respect de l’autre et le sens du partage. Nous en sommes bien loin...
D’un point de vue personnel, je prends Baraka et Koyaanisqatsi comme une démonstration de l’absurdité de la compétition entre les Hommes, qu’ils soient voisins ou éloignés de plusieurs milliers de kilomètres. Une dénonciation implicite de diverses tyrannies qui pèsent sur l’humanité : la tyrannie de l’avoir sur l’être, la tyrannie de l’affrontement primant sur la coopération, la tyrannie des "élites possédantes" qui manipulent et exploitent les populations à leur profit, etc.
Et vous, quel message voyez-vous dans ces films ? Si vous en voyez un...
Le film alterne des séquences somptueuses montrant de grands paysages naturels et des rites religieux ou spirituels humains, filmés sur les six continents. Au cœur du film, des séquences plus pénibles (accompagnées notamment de morceaux de Dead Can Dance dont The Host of Seraphim), montrent les aspects destructeurs de l’humanité : la misère, la destruction, la guerre... La fin du film revient sur des séquences de spiritualité, notamment une séquence des bains rituels dans le Gange, à Benares (Inde).
Le tournage a duré 14 mois - le format utilisé est le 70mm Todd-AO - dans 24 pays (le générique final donne tous les lieux de tournage, de chaque pays - on peut également les retrouver ici) :
Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Cambodge, Chine, Egypte, Equateur, Etats-Unis, France, Hong Kong, Inde, Indonésie, Iran, Israël, Italie, Japon, Kenya, Koweit, Népal, Pologne, Tanzanie, Thaïlande et Turquie.
Ron Fricke est en train de finaliser la suite de Baraka, qui devrait sortir en 2011 : Samsara.
En 1982, Ron Fricke avait participé, en tant que directeur de la photographie, au tournage de Koyaanisqatsi. Un film à la conception et à la philosophie similaires à Baraka.