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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Nietzsche : penseur de gauche ?

Nietzsche : penseur de gauche ?

Le début de cette vidéo revient sur le côté sulfureux de la philosophie nietzschéenne. On l'accuse d'avoir engendré le fascisme et le nazisme.

 

A chaque fois qu'une catastrophe touche l'homme, on cherche des coupables. Le coupable, ici, c'est Nietzsche.

 

Il est sans doute excessif de pointer du doigt Nietzsche quand il s'agit de nazisme. Il fustige le pangermanisme, il ne nourrit pas d'hostilité envers les Juifs. Comme le dit un des intervenants de la vidéo, il n'aime pas les masses.

 

Nietzsche n'est donc pas le précurseur du nazisme. Kant ne l'est pas non plus (cf. Onfray).

 

Ca n'en fait pas pour autant un penseur de gauche. Il n'est que de lire La généalogie de la morale et Le crépuscule des idoles pour se convaincre que Nietzsche n'est ni de gauche, ni socialiste. Les phrases sur les ouvriers, le "démocratisme" sont là pour en témoigner.

 

Georg Lukacs et Domenico Losurdo ont fait des travaux qui nient violemment l'appartenance de Nietzsche au camp des socialistes.

 

Pourquoi Nietzsche est-il vu comme un penseur de gauche ?

 

Plusieurs raisons l'expliquent. Parmi elles, l'athéisme. Aussi, à la suite de Deleuze, Onfray défend le nietzschéisme de gauche. Mais, jamais je n'ai entendu Onfray parler de ces passages où il parle des ouvriers, du "démocratisme", de l'importance de la race, etc... On dirait qu'il en a honte. Or, il n'y a rien de honteux là-dedans. Cela pourrait tout à fait se défendre. Mais force est d'admettre qu'Onfray tient à l'appellation "nietzschéisme de gauche". En s'accrochant à cette appellation, on fait silence sur ces passages jugés "obscurs".

 

Cela empêche d'étudier Nietzsche dans toute sa complexité.

 

Tags : Livres - Littérature Philosophie Culture




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70 réactions à cet article    


  • vote
    Guit’z 27 avril 2013 10:53

    @ L’Andalou

    Ben ça alors ! J’avais regardé sur Arte ce documentaire très bien fait, voici un peu plus d’une dizaine d’années, et le cherchai en vain sur YT et DM.
    Alors un grand merci à vous, je profite de ce samedi matin pour m’y replonger !


    • vote
      L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 11:14

      @ Guit’z
      Il n’y a pas de quoi.
      Profitez-en bien alors.


    • 3 votes
      Éric Guéguen Éric Guéguen 27 avril 2013 11:47

      Salut à vous !
      Je n’ai pas (encore) écouté la vidéo, mais votre titre est assez provocateur !
      Vous avez raison dans votre présentation : il n’a rien à voir avec l’antisémitisme, mais il n’a rien à voir non plus avec la gauche. Il suffit de le lire pour se dire que ses lecteurs de gauche ne peuvent qu’avoir les cheveux qui se dressent sur la tête ! Leur culte est l’égalité, c’est ce qu’il abhorre le plus. C’est à travers le prisme de l’égalitarisme pluriséculaire qu’il fustige les religions, et le christianisme en particulier. Le socialisme également, comme la religion de son temps.


      • 1 vote
        L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 11:59

        Tout à fait.
        Malheureusement, nous étudions aujourd’hui Nietzsche en étant perturbé par l’approche onfrayenne, par les événements des années 1930-1940.
        Notre vue est dès lors encrassée.
        De ce fait, il me semble que le sens profond d’oeuvres comme le Zarathoustra, Généalogie de la morale, Crépuscule des idoles nous échappe partiellement, pour ne pas dire complètement.
        Dans les années à venir, les philosophes devront étudier Nietzsche en s’émancipant des obstructions qui empêchent la compréhension de sa philosophie.
        Ainsi, comme il le dit lui-même, ce seront les gens de l’an 2000 qui le comprendront le mieux.


      • vote
        miseryindex miseryindex 27 avril 2013 12:10

        Je ne voudrais pas parler à la place de l’auteur de la présentation mais il précise ceci que vous semblez avoir occulté :
         
        "Ca n’en fait pas pour autant un penseur de gauche. Il n’est que de lire La généalogie de la morale et Le crépuscule des idoles pour se convaincre que Nietzsche n’est ni de gauche, ni socialiste. Les phrases sur les ouvriers, le "démocratisme" sont là pour en témoigner."
         
        ---
         
        J’ai commencé la vidéo et je ne sais pas si j’arriverais au bout... Des lourdeurs dès le départ, où l’on entend dans les premiers mots déclamés une attitude très dirigée face à la pensée de Nietzsche, qui insiste sur sa distance totale d’avec le nazisme, par exemple. Nietzsche voulait une Europe, Hitler un "Lebensraum" dont il voyait les frontières probablement aussi éloignées les unes des autres que Nietzsche. Les deux idées, sans être nécessairement et totalement superposables, semblent donc avoir quelques traits ressemblants, me semble-t-il... Malgré la lourdeur des Allemands que vomissait Nietzsche, sa vision "européenne" peut être liée à celle de Hitler (ou celle de l’UE d’aujourd’hui ? )
         
        Voilà quelques années que je n’ai pas touché à un de ses livres (dont je n’ai lu qu’une partie... 4 ou 5, si je me souviens bien) mais il me reste au moins l’idée que c’est un penseur dont on peut trouver effectivement quelques éclats critiques très intéressants envers son temps ou les mœurs humaines (psychologie...) en général, mais pas bien plus pour pouvoir en tirer bénéfice pour soi (ce qui est, je le concède, mon humble vision de la philosophie : en faire usage pour parvenir à un meilleur, au moins pour soi, au mieux pour autrui aussi).
         
        Je ne suis pas un expert en nietzschéisme alors je m’arrête ici et laisse parler les plus érudits.


      • vote
        miseryindex miseryindex 27 avril 2013 12:11

        Oh, pardon, L’Andalou... j’ai répondu inutilement à votre place à la remarque faite par Eric Guéguen.


      • vote
        L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 12:17

        @ miseryindex
        Je ne suis pas non plus expert en philosophie, mais il me semble évident que Nietzsche n’est pas compris dans toute sa complexité.
        Kant, Hegel, Marx, Freud sont assez simples à étudier pour peu qu’on lise leurs oeuvres jusqu’au bout.
        Mais Nietzsche, lui, est insaisissable. Si en plus, on lui colle l’épithète nazi ou gauchiste, on n’en sort pas.


      • 2 votes
        Éric Guéguen Éric Guéguen 27 avril 2013 13:43

        @ L’Andalou :
        --------------
        Euuuuh Kant et Hegel faciles ? Disons que la complexité chez Nietzsche est plus engageante, plus roborative. Ce n’est pas une difficulté technique, sémantique, c’est une difficulté poétique et surtout labyrinthique.
        ---
        @ miseryindex :
        -------------
        J’avais bien lu ce qu’en disait L’Andalou, et j’approuvais seulement.


      • vote
        L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 14:09

        @ Eric Guéguen
        Oui, je trouve Kant, Hegel, Marx, Freud faciles pour peu qu’on les lise jusqu’au bout. Je m’explique. Nietzsche est très facile, dans le sens où il écrit dans une belle langue compréhensible, mais comme vous dites, il faut s’y retrouver.
        Kant et Hegel sont très difficiles à lire dans la mesure où ils emploient un vocabulaire technique. Mais une fois que les termes sont assimilés, leurs oeuvres sont d’autant plus simples à comprendre, cela si et seulement si, on les lit jusqu’au bout. Ce qui n’est pas une mince affaire, j’en conviens.


      • 3 votes
        Guit’z 27 avril 2013 12:37

        @ L’Andalou

        "Mais Nietzsche, lui, est insaisissable. Si en plus, on lui colle l’épithète nazi ou gauchiste, on n’en sort pas."

        Ce pourquoi je trouve qu’il y a quelque chose de restrictif dans votre préambule... Politiser Nietzsche - un penseur d’une acuité psychologique phénoménale, et d’une impressionnante subtilité de "critique de la culture" - c’est vraiment prêter au poète du Grand Midi une qualité intellectuelle, sinon une intention philosophique dont il n’a pas fait preuve.
        Nietzsche est un grand métaphysicien matérialiste ; et je dirais pour ma part un incomparable moraliste classique - à la française !

        Mais c’est un penseur politique de dernier ordre, un "intempestif" dénué de toute philosophie de l’Histoire sérieuse : il est, tout simplement, passé à côté du bouleversement induit par la révolution industrielle et la démocratisation progressive de l’Europe de son temps. Il reste, sous ce rapport, très inférieur à Tocqueville et Marx... Prisonnier d’une vision purement psychologique et morale du monde, il a superbement ignoré, voire méprisé la question sociale. Ni gauche ni droite, mais apolitisme radical, "principiel" - je veux dire mépris, "oubli" coupable, inintelligence dramatique du Politique : Nietzsche fut ainsi, bel et bien... Dès lors lui accoler la moindre étiquette, l’évoquer même selon le prisme politique, c’est à la fois le mésestimer... et le surestimer.

        En tout cas, merveilleuse matinée grâce à vous !

        Si vous dénichez la deuxième partie de cette soirée Arte... ça m’intéresse aussi !


        • 2 votes
          Nora Inu Nora Inu 27 avril 2013 12:50

          L’Andalou écrit :

          Kant, Hegel, Marx, Freud sont assez simples à étudier ...

           

          Oui , parce qu’ils sont des philosophes à système .

          Nietzsche est un critique moral , flottant dans les limbes , changeant d’avis par découverte fulgurante ou par déception amoureuse , pas un penseur essayant une analyse du monde et donnant son ordonnancement , sa vision personnelle .

           

          Politiquement , Nietzsche était une truffe ...

           

          Ni gauche ni droite , tant que Wagner me regarde ...


        • vote
          Miona Miona 27 avril 2013 17:33

           La Bruyère et aussi La Rochefoucauld ? 


           
          " Aucun parallèle n’a peut-être été fait de meilleure heure que celui qui rapproche Nietzsche de La Rochefoucauld. Jacoh Burckhardt déjà, pour complimenter son collègue après la publication des Opinions diverses par lesquelles s’ouvre la seconde moitié des Choses humaines, trop humaines, imaginait un dialogue des morts entre moralistes anciens, où La Rochefoucauld, devant La Bruyère et Vauvenargues ravis, se déclarerait jaloux de plus d’un aphorisme de Nietzsche [1].
          L’action de La Rochefoucauld sur Nietzsche n’a pas été de longue haleine, comme celle de Pascal. Elle a été un choc très court, mais décisif ; et elle accuse davantage la différence intellectuelle qui existe entre Nietzsche et son ami Erwin Rohde. Ce dernier, avec la rudesse incompréhensive de la jeunesse, a décrit l’ « impression répugnante » qu’il avait reçue de La Rochefoucauld » [2]. « C’est un pessimiste, ajoutait-il, avec son pathétique schopenhauérien d’alors, mais dont on ne reçoit aucune suggestion morale. » Cette impartialité d’observation, Nietzsche en fit au contraire à La Rochefoucauld un mérite de plus, et, à l’entendre, vers 1876, c’était le fait d’une culture haute et rare que d’avoir lu La Rochefoucauld ; et d’une culture plus rare, de l’avoir lu sans l’insulter [3]. " (...)
           



        • vote
          Nora Inu Nora Inu 27 avril 2013 17:40

          p’tain, qu’est ce c’est chiant ces "popops" qui se déclenchent chaque fois qu’on ouvre une page ...

           

          Bienvenu dans la société marchande , frangin ...


        • 1 vote
          perlseb 27 avril 2013 18:32

          p’tain, qu’est ce c’est chiant ces "popops" qui se déclenchent chaque fois qu’on ouvre une page ...
           
          Adblock est ton sauveur. Quant à ceux qui disent que Adblock tue le net, je crois plutôt que ce sont les pubs qui le rendraient (sans Adblock) inutilisables.


        • 1 vote
          perlseb 27 avril 2013 18:33

          Désolé, lien correct.


        • 1 vote
          Guit’z 27 avril 2013 12:43

          @ tous :

          Trois excellents ouvrages sur Nietzsche :

          - Nietzsche, par Alexis Philonenko
          - Nietzsche et le problème de la civilisation, par Patrick Wotling
          - Nietzsche, par Giorgio Colli (disponible sur le Net)


          • vote
            L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 12:53

            A ceux qui ont exploré Nietzsche sérieusement, j’aurais une question.
            Certes, Nietzsche critique violemment le christianisme. Mais est-ce vraiment parce que le christianisme hait le corps, le courage et la virilité ?
            Le christianisme médiéval, celui des ordres de chevalerie est une exaltation du courage et de la virilité.


            • vote
              Éric Guéguen Éric Guéguen 27 avril 2013 14:15

              Je crois que ce qui incommode Nietzsche par-dessus tout, c’est le fait que le christianisme soit une religion "de mort", c’est-à-dire qu’elle ambitionne d’amoindrir la souffrance de la vie par la promesse d’un meilleur post-mortem.
              Nietzsche nous dit : "assumez-vous !"


            • vote
              toug toug 27 avril 2013 13:45

              Aucun systeme politique ne peut récuperer entierement Nietsche. C’est ce que Onfray dit. Il me semble qu’il n’a jamais dit que Nietsche était de gauche. Il parle d’un nietzschéisme de gauche comme il y a un nietzschéisme de droite. Nietzschéisme dans le sens penser à partir de lui mais pas penser selon lui. Par ex pour Onfray on peut se dire nietzschéen sans croire à l’éternel retour. 


              • vote
                L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 14:01

                @ toug
                Il y a un autre problème que j’ai oublié de signaler en introduction à la vidéo : la signification des termes gauche et droite.
                Gauche et droite sont des catégories qui évoluent. Dirait-on aujourd’hui que Nadine Morano est dans le même camp que les gens droite au lendemain de la Révolution Française.
                Voilà une des raisons pour lesquelles l’appellation "nietzschéisme de gauche" pose énormèment de problèmes.


              • vote
                Éric Guéguen Éric Guéguen 27 avril 2013 14:12

                L’Andalou, faisons un jeu, quel est, à votre avis, LE principe cardinal de la gauche ?
                Vous n’avez droit qu’à un mot, attention ! smiley
                Lequel joisissez-vous ?


              • 1 vote
                Nora Inu Nora Inu 27 avril 2013 14:14

                Onfray s’est lui-même décrédibilisé au fil du temps .

                 

                Sur Dieudonné : de mémoire - " Il y a des services spécialisés , les RG ou autre pour s’occuper de ce genre de personnes ... On paye des impôts pour cela ..."

                Politiquement , et uniquement ces dernières années : appelant à voter NPA , puis Montebourg , puis front de gauche en crachant sur Merluchon , puis "mon cul sur la commode" ...

                Culturellement , cette semaine , en ânonnant fier comme un prout qu’il ne va pas au cinéma , qu’il ne regarde pas des films , que c’est une perte de temps ...

                 

                Alors , son nietzschéisme de gauche est aussi sujet à caution . Ecoutez ses conférences sur Nietzsche ; la première partie , la biographie . J’avais eu des fou-rires ...

                Mais à chaque fois , il retournait les faits pour leur donner le sens qui lui convenait .

                Un grand moment de comique involontaire ...


              • 1 vote
                L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 14:15

                Ne serait-ce pas l’égalité ?


              • vote
                Éric Guéguen Éric Guéguen 27 avril 2013 14:30

                @ L’Andalou :
                ------------------
                Bien joué !!!!!!!!!!!
                À partir de là, il est aisé de savoir, à travers les âges, ce qui est de gauche et ce qui ne l’est pas.
                Marx est de gauche, nécessairement. Nietzsche ne l’est pas, Tocqueville non plus.


              • 1 vote
                toug toug 27 avril 2013 14:52

                Il faut lire le bouquin misère du nietzschéisme de gauche. Assez intéressant même si bien trop excessif à mes yeux. On peut critiquer ce nietzschéisme de gauche mais il a existé et existe toujours aujourd’hui avec Onfray et d’autres.. Bcp de penseurs de gauche on pensé à partir de Nietzsche. Foucault était très nietzschéen.
                Apres sur onfray oui il est infiniment critiquable. Politiquement philosophiquement ect. C’était pas la mon propos. Je disais juste que Onfray n’a jamais dit que Nietsche était de gauche. ( en tout cas pas à ma connaissance ) Donc ne lui faisons pas ce faux procès là. Pour moi Nietsche n’est ni de droite ni de gauche. Il ne rentre dans aucune de ces cases là.


              • 2 votes
                Éric Guéguen Éric Guéguen 27 avril 2013 14:57

                Je dirais même plus, "il ne rentre dans dans aucune ces cases-là" car il était anti-cases. C’est peut-être même ce que l’on pourrait lui reprocher le plus finalement : tellement soucieux d’être anti-cases qu’il prend parfois le risque d’en faire une posture.


              • vote
                Nora Inu Nora Inu 27 avril 2013 15:16

                Eric ,

                résumé parfait , cool .


              • 2 votes
                toug toug 27 avril 2013 16:57

                "tellement soucieux d’être anti-cases qu’il prend parfois le risque d’en faire une posture." J’ai jamais eu cette impression là en lisant Nietzsche personnelement. Je ne pense pas qu’il n’ai jamais été soucieux d’être anti case, il l’était au plus profond de lui même. C’était son idiosyncrasie. C’était ca pour moi son épine dans la chair, la raison de sa solitude et de sa quête métaphysique. L’impossibilité de se reposer sur une case prédéfinie. C’était ca aussi sa force. Seul le oui à la vie doit compter, par delà toutes les cases, par delà le bien et le mal... : " M’a t’on compris ? dionysos contre le crucifié."
                Je ne vois pas dans son oeuvre une posture ou un calcul comme on peut le voir dans l’œuvre d’un Hegel avec sa philosophie de salarié au service de l’etat. Sa pensée détruit au marteau, construit avec son gai savoir et se soucie aucunement d’une quelconque posture. Quand il écrit il lâche les chevaux et fait parler la poudre sans aucune volonté de posture. Sa manière d’écrire, poétique et vitaliste, sa manière de rester en permanence comme un funambule entre les idées et les métaphores, sa façon d’utiliser la puissance lyrique de la pensée et de tourner le dos aux manies de l’idéalisme allemand - donc de la corporation philosophante en générale - me fait d’abord une impression d’un fleuve, d’un volcan qui pense et écrit plutôt qu’un calculateur qui raisonne minutieusement avec cette volonté sous-jacente d’être celui qui ne pourra être rangé autre part que dans la case qu’il s’est construit lui même. Il était simplement d’une lucidité froide, de cette lucidité aiguë du surdoué qui ne permet aucun illusion confortable pour la pensée et pour le mieux vivre. Il était simplement d’une sagesse profondément et radicalement tragique.


              • vote
                toug toug 27 avril 2013 17:17

                Onfray :" je sais que Nietzsche n’est pas de gauche, ni hédoniste, libertaire, ou féministe. Moi qui tache de m’inscrire dans ces filiations idéologiques, comment puis je m’en sortir ? Justement en me servant de l’œuvre complète comme d’un chantier pour un projet philosophique singulier et subjectif.(..) Nietzsche est l’un des rares philosophes qui permet le compagnonnage et l’édification existentielle.. (..) On peut être nietzschéen de cette manière : en s’appuyant comme avec un tremplin sur telle ou telle idée pour effectuer une volte personnelle."


              • vote
                Nora Inu Nora Inu 27 avril 2013 18:00

                A Toug ,

                 

                 ... Justement en me servant de l’œuvre complète comme d’un chantier pour un projet philosophique singulier et subjectif

                Une œuvre complète qui n’est qu’un chantier ... pour un quelconque projet ...

                Gloubiboulga !

                 

                ... On peut être nietzschéen de cette manière : en s’appuyant comme avec un tremplin sur telle ou telle idée pour effectuer une volte personnelle ...

                Œuvre complète , OU BIEN telle ou telle idée , faut choisir ; non ?

                 


              • 2 votes
                Guit’z 27 avril 2013 18:10

                @ Toug

                "Hegel avec sa philosophie de salarié au service de l’etat"

                Qualifier Hegel de fonctionnaire me paraît légèrement expéditif... Certes, Hegel magnifie la Prusse, creuset de l’Allemagne en devenir depuis 1807 : et certes, ça l’arrange.

                Il n’empêche... Le bon Nietzsche, je le redis hermétique à toute philosophie de l’Histoire, peut sans doute se permettre d’asséner quelques piques d’ailleurs un peu trop succinctes pour être vraiment pertinentes (cf. Lukacs) à Rousseau, Kant ou Hegel, et à "l’esprit de la bière" des jeunes disciples idéalistes de ce dernier... réduire Hegel à un besogneux fonctionnaire pangermaniste, c’est littéralement déconner... La dialectique négative de l’esprit absolu dans l’Histoire... praxis, maître/esclave, aliénation, en soi/pour soi : sincèrement, ne trouvez-vous pas que c’est quand même un peu plus fécond philosophiquement, je veux dire un peu plus utile à l’humanité pour comprendre ce qu’il advient d’elle, que les bien subjectives et bien poétiques métaphores du "surhomme", de "l’éternel retour" et de la "volonté vers la puissance" ?

                Hegel est certainement le penseur le plus complexe, le plus touffu, le plus vaste, le plus absolument dialectique de toute l’Histoire de la philosophie. En ce qui me concerne, je ne connais pas d’écriture philosophique plus envoûtante, plus impressionnante, plus totalisante que la sienne. Pour vous en convaincre, La Raison dans l’Histoire est un

                bon préambule à la lecture de la Phénoménologie. Mais peut-être connaissez-vous déjà tout cela par cœur, auquel cas l’idée que vous vous faites du maitre de Iéna m’étonne...

                Cela dit, - croyez-en la sincérité du nietzschéen cramoisi que j’ai été -, en toute humilité à l’égard de l’auteur fascinant qu’est évidemment Nietzsche, érudit classique admirable et connaisseur sans égal de notre cœur à tiroirs et faux-plafonds.


              • vote
                toug toug 27 avril 2013 18:22

                " ... Justement en me servant de l’œuvre complète comme d’un chantier pour un projet philosophique singulier et subjectif

                Une œuvre complète qui n’est qu’un chantier ... pour un quelconque projet ...

                Gloubiboulga !"
                => Il dit qu’il se sert de l’oeuvre complete ( texte publiés, manuscrits inédits, fragments colligés correspondance et surtout biographie -pour nietsche un philosophe ne se comprends réellement qu’en regard de son aventure biographique- ) comme d’un chantier. Pourquoi pas ?

                 

                "... On peut être nietzschéen de cette manière : en s’appuyant comme avec un tremplin sur telle ou telle idée pour effectuer une volte personnelle ...

                Œuvre complète , OU BIEN telle ou telle idée , faut choisir ; non ?""
                =>Il n’y a pas de contradiction ; il pioche dans l’ œuvre complète telle ou telle idée comme tremplin...
                Nietzsche aurait à mon avis préféré ce type de nietzschéen insoumis plutot qu’un nietschéen professeur professionnel, servile gardien du temple et laudateur d’une doctrine : " on rémunère mal un maitre si l’on reste toujours son élève"" il m’est odieux de suivre autant que de guider" Nietsche se voulait émancipateur.


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                toug toug 27 avril 2013 19:12

                @Guit’z
                 Mon anti-hégélianisme est assez radical. Comme Onfray je pense que Hegel n’est pensable ou possible, comme heidegger, kant, husserl ou Lacan, que sur le mode de l’adhésion totale, ou du refus.
                L’adhésion suppose l’adoption du vocabulaire nébuleux, inutilement compliqué, qui ne cache au final que du vide.
                La grosse montagne Hegélienne si on l’a démystifie n’accouche que d’une petite souris : philosophie au service de l’etat, de la religion et des puissants.

                "La religion chrétienne est celle de la vérité" " le contenu de la philosophie et celle de la religion sont les mêmes" la philosophie est " principalement ou exclusivement au service de l’etat" En bon platonicien il nomme sophistes ceux qui n’agissent pas comme lui en courroie de transmission du pouvoir d’etat, en relais de la pensée dominante et bourgeoise de l’epoque.

                J’aime beaucoup comment Schopenhauer s’était laché à l’époque et avait le premier démystifié le "grand" Hegel [ poste, décorations, honneurs, influence, franc maconnerie, chaires prestigieuses, directions de journales, fréquentationsdes puissants => il y a toujours de sacrés interets à prostituer sa discipline pour la mettre au service des puissants ]  : "fantaisie absurde" " bouffonnerie philosophique" " verbiage le plus creux et le plus insensé auquel ce soit jamais complu les imbéciles" " un monde sans dessus dessous" " d’un galimatias le plus répugnant et le plus effrayant allant jusqu’à rappeler le délire des aliénés" " grotesque philosophâtre" " grosse farce" " charlatan plat sans esprit, ignorant répugnant" "écrivailleur d’absurdités" " fratras de paroles creuses" "colossale mystification" " verbiage le plus creux et le plus abêtissant de jésuitisme protestant" " Hegel philosophe pour rire, barbouilleur d’insanités" " pantalonnade philosophique, philosophâtre inepte" ect


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                Nora Inu Nora Inu 27 avril 2013 19:18

                A Toug ,

                 

                J’aime beaucoup comment Schopenhauer s’était laché à l’époque et avait le premier démystifié le "grand" Hegel ...

                 

                Max Stirner , et Bruno Bauer avaient fait le travail avant , non ?


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                L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 19:28

                Le texte de Schopenhauer sur la philosophie universitaire est excellent d’un point de vue littéraire.
                Néanmoins, je n’y adhère pas.
                Hegel est un penseur d’une grande importance.
                Alors, il est vrai qu’il ne correspond pas au modèle socratique : il était payé pour ses cours de philosophie.
                Mais dans l’histoire de la pensée, il fait date.


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                Nora Inu Nora Inu 27 avril 2013 19:59

                A L’Andalou ,

                Hegel .

                Mais dans l’histoire de la pensée, il fait date.

                Pour qui , pourquoi ?

                 

                Thèse , antithèse , synthèse . (mauvais souvenir d’humanités)

                Dieu , pas Dieu , donc Dieu .

                L’état , pas l’état , donc l’état .

                Original , en effet .


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                L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 20:11

                @ Nora Inu
                Vous êtes un peu dure. :) Je ne vais pas entrer dans les détails (Dialectique, Esprit,...) mais Hegel a quand même été celui qui a influencé Marx.


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                Nora Inu Nora Inu 27 avril 2013 20:14

                A L’Andalou ,

                 

                Raison de plus de lui en vouloir ...

                 

                LOL , MDR et toute cette sorte de choses !


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                L'Andalou L’Andalou 27 avril 2013 20:32

                Oui, vous pouvez lui en vouloir pour cette raison.
                Mais, pensez-vous vraiment, comme l’écrit Schopenhauer que Hegel n’est pas un penseur ?



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