Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? De Philippe de Chauveron
C'est le carton cinématographique du moment : Déjà près de 5 millions de spectateurs en moins de 3 semaines ! En passe, disent certains, de battre le record d' Intouchables au box-office. Pourtant, quand on lit le scénario du film, on se dit d'emblée qu'il s'agit encore d'une de ces innombrables niaiseries de notre époque faisant l'apologie du multiculturalisme et dans laquelle le bon français catho de base passera, comme d'habitude, pour " l'intolérant" de service...
Donc le scénario : Claude et Marie Verneuil (respectivement interprétés par Christian Clavier et Chantal Lauby), formant un couple de bourgeois de province particulièrement attaché aux valeurs catholiques, ont 4 filles, dont 3 sont mariés avec des "hommes issus de la diversité" comme on dit : "un arabe", un "juif" et un "chinois". Peu enthousiasmés par le fait de ne pas avoir de "bons français catholiques" en tant que gendres, Claude et Marie misent alors leurs derniers espoirs sur leur fille cadette, Laure, afin que celle-ci puisse, enfin, répondre à leur souhait. Cela tombe bien : Laure est amoureuse d'un catholique. ! Mais le seul "petit" problème est que celui-ci est...noir !
Ayant vu ce film, j'en ressors plutôt satisfait : on rit beaucoup et le film ne se dévoile, au final, pas si "politiquement correct" que ça ! L'humour, plutôt bienveillant à première lecture, se révèle, à petites doses, très caustique et n'est pas sans rappeler l'ambiance des films d' Etienne Chatiliez. Pour une fois, tout le monde en prend (un peu) pour son grade et, c'est le grand mérite de ce film : il n'y a pas de "méchants" et de "gentils".
En résumé, sans être un chef-d'oeuvre, ce film se laisse facilement regarder, d'autant qu'on y passe de bons moments de franche rigolade . Et puis, c'est toujours mieux d'aller voir ce film que le film d'Alexandre Arcady...
J’ai trouvé tous les acteurs particulièrement doués mais je décernerais une mention spéciale à Chantal Lauby (excellente dans son rôle de bourgeoise, un peu dépressive) à Christian Clavier, qui réussit là une performance bien loin de certaines de ses "prestations" antérieures (comme dans Les Visiteurs ou Astérix) et à un acteur, Pascal N’zonzi, que je découvre et qui est remarquable dans le rôle du père du futur mari de Laure, la petite dernière des Verneuil. Avec Clavier, ils forment un duo d’anthologie, chacun interprétant un "père de famille réac" (ce qui n’est pas pour me déplaire), Clavier représentant la tendance "vieille France" et N’zonzi la tendance de "l’ Afrique traditionaliste". On assiste à quelques scènes à la fois hilarantes et profondes entre ces 2 personnages, qui se découvrent, au final, avoir beaucoup de points communs et qui arrivent à deviser ensemble autour d’une table et d’un bon "calva" sur la problématique... de la "mixité ethnique" !
Quant aux gendres, tantôt en train de s’engueuler sur leurs "tares" respectives, tantôt en train d’essayer de créer une complicité avec leurs beaux-parents (il faut entendre un Chinois, un juif ou un musulman chanter avec entrain la Marseillaise ou le Divin enfant à la messe de minuit le soir de Noël...), ils s’en sortent aussi tous très bien !
Petite perle pour la fin qui m’a bien fait rire lorsque Chantal Lauby, afin de faire plaisir à ses gendres va acheter pour le repas de Noël une dinde "halal", une dinde "casher" et une dinde "laquée", fait dire au boutiquier de la boucherie halal : "Maintenant, même les vieilles bourgeoises se convertissent à l’islam. Ce pays part vraiment en couilles..."
Tags : Cinéma
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