« David a un parcours riche et varié. Il est monteur-truquiste depuis 1990 pour différentes entreprises et travaille désormais à M6 depuis 1996 comme monteur-truquiste, cadreur, réalisateur et infographiste. Il a co-fondé un festival d’images dans le Queyras (GrandeurNature) en 2005. Avec Laurent Frappa, un ami de longue date, il a créé une boite de production en 2009, Pixel’s Revenge afin de faire valoir son savoir-faire en matière d’image, à travers bien sûr le timelapse, mais également les grands ralentis, grâce à un étroit partenariat avec les belges de I-Movix (constructeurs de la Sprintcam), et plus généralement la belle image, « même quand elle défile à la bonne vitesse… »
Il nous présente tout d’abord son film :
« Ce petit film a été monté sans préméditation, à partir de tous les timelapses que j’ai pu faire depuis des années, et qui encombrent mes disques durs.
Les circonstances des prises de vue sont très variées. Certaines ont été faites par pur plaisir (les toits de la Défense, Manhattan, tous les plans de nuages), d’autres m’ont été commandées mais pas utilisées (les images du métro parisien, commandées par M6 pour un documentaire, mais jugées non conformes aux attentes du réalisateur). D’autres encore ont pu être tournées en parallèle d’un tournage vidéo, sur lequel j’étais chef-opérateur (le Ladakh ou la Nouvelle Calédonie par ex). L’avantage des tournages vidéo avec le 5D MarkII, c’est qu’avec le même matériel, je peux faire du timelapse. Et de la photo aussi, bien sûr… »
Il nous explique ensuite de manière plus précise les circonstances de certaines prises de vues :
- « Les toits de la Défense : très difficile d’obtenir une autorisation, des semaines de négociation, mais ça valait la peine ! »
- « Le métro : merci M6 ?
- « Le deux plans de coucher de soleil ont été faits en Nouvelle Calédonie, sur la minuscule île de Maré, l’an dernier. Nous avions repéré une petite plage le matin-même, et après notre journée de tournage, nous y avons filé pour faire ces plans. Nous n’avons jamais retrouvé la plage repérée tantôt, mais à force de nous perdre dans tous les chemins possibles, nous sommes tombés par hasard, et quasiment à la minute près (rapport au soleil qui descendait à très grande vitesse), sur une plage féerique, vide, et baignée d’une lumière absolument incroyable que ni les mots ni même l’image ne sont capables de retranscrire… »
- « Le ladakh : un tournage institutionnel pour une grande marque française de cosmétique, dans des paysages de dingues (il y a pleins de photos visibles sur la page facebook de pixel’s revenge ). Je regrette de ne pas avoir eu plus le loisir de faire du timelapse, mais nous n’étions pas là pour ça. J’ai quand même réussi à faire, ce que je me plais à croire comme étant le timelapse terrestre le plus haut du monde. Il s’agit du plan dans la neige, avec les camions arrêtés au fond à droite. Nous étions alors à 5600m d’altitude, au col du Khardungla, connu pour être un des plus hauts cols du monde ouverts à la circulation. »
Au niveau du matériel après avoir utilisé un Canon 400D, David utilise maintenant deux Canon 5DMII pour réaliser des timelapses en 3D relief (stéréoscopie) qu’il qualifie de »très beau, très immergeant, encore plus hypnotique que le timelapse à plat ». Il a aussi bricolé des alimentations à partir de batteries 12V de moto, pour pouvoir tenir des jours entiers.
Pour la prise de vue il shoote tout en Raw et tire ensuite dans lightroom. Le montage en lui même est réalisé avec le logiciel « Shake » qui est à la base un logiciel de compositing utilisé principalement à Hollywood (Le seigneur des anneaux, King-Kong…). »
Très joli en effet, et merci à David pour ses tuyaux. . Shake a malheureusement été abandonné par Apple il y a plusieurs mois. Dommage, quasiment rien ne lui arrive à la cheville côté post-production.