La case manquante.
Zemmour est bien proche du front
national dans son raisonnement. Bien proche du pouvoir en place aussi quand il
parle de répression.
Jamais il n’évoque la
responsabilité du gouvernement français en matière de prévention. Jamais il ne
remonte à la source du problème.
Zemmour se dédouane d’une
responsabilité dans cette fracture de la société française, une responsabilité
qui n’incombe pas seulement aux politiques.
La ghettoïsation des banlieues
alimente la politique sécuritaire et le jeu de la peur est devenu un argument
électoral, à droite mais hélas, aussi à gauche.
Zemmour cautionne la politique du
nettoyeur sous pression évoquée par le président de la république française.
Il ne parle pas des injustices
sociales à la base de cette ghettoïsation. Il ne parle pas de l’incurie de nos
politiques et de la complicité des médias qui ont plus matière à faire de
l’indice d’écoute avec des troubles sociaux qu’avec des fonctionnements
harmonieux.
On a envie de demander à Zemmour
s’il a un programme pour changer les choses à la base et s’il veut bien arrêter
de parler de répression.
Il est évident que l’injustice
sociale puisse atteindre d’abord ceux qui n’ont pas les moyens et qui de plus
sont vus comme étrangers en notre « douce » France.
Tant que l’on ne parlera pas de
partage équitable des biens, on fabriquera de la délinquance à la base et on
occultera la délinquance en col blanc.
Zemmour ne voit pas les choses
globalement. Il y a une erreur de programmation dans son raisonnement. Mais que
voulez-vous : quand on est du côté des nantis, on n’a pas forcément envie
de pousser le raisonnement jusqu’aux causes premières des dysfonctionnements,
ce qui obligerait à mettre la main à la pâte.
On est si bien à discuter sur un
plateau télé ! Comme les politiques, restons dans la discussion et fi des
solutions courageuses et généreuses pour régler les problèmes.
Monsieur Zemmour gagne bien sa
vie : vive Zemmour ! Le syndrome régalien est partout. Pessimiste ou
insincère et timoré notre Zemmour ?