Hervé Kempf soulève deux questions dans son dernier ouvrage L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie, aux éditions du Seuil. Sommes-nous
en dictature ? Non. Sommes-nous en démocratie ? Non plus. Les
puissances d’argent ont acquis une influence démesurée, les grands
médias sont contrôlés par les intérêts capitalistes, les lobbies
décident des lois en coulisse, les libertés sont jour après jour
entamées. Dans tous les pays occidentaux, la démocratie est attaquée
par une caste. En réalité, nous sommes entrés en régime oligarchique,
cette forme politique conçue par les Grecs anciens et qu’ont oubliée
les politologues : la domination d’une petite caste de puissants qui
discutent entre pairs et imposent ensuite leurs décisions à l’ensemble
des citoyens.
Si nous voulons répondre aux défis du XXIème siècle, il faut
revenir en démocratie : cela suppose de reconnaître l’oligarchie pour
ce qu’elle est, un régime qui vise à maintenir les privilèges des
riches au mépris des urgences sociales et écologiques.
Car la crise écologique et la mondialisation rebattent les cartes
de notre culture politique : l’occident doit apprendre à partager le
monde avec les autres habitants de la planète. Il n’y parviendra qu’en
sortant du régime oligarchique pour réinventer une démocratie vivante.
Si nous échouons à aller vers la Cité mondiale, guidés par le souci de
l’équilibre écologique, les oligarques nous entraîneront dans la
violence et l’autoritarisme.