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Assurancetourix Assurancetourix 18 mai 2011 18:20

Depuis dimanche 15 mai, les partis politiques espagnols sont débordés : une petite plateforme quasiment inconnue, Democracia Real Ya (véritable démocratie maintenant), a réussi à mobiliser des milliers de personnes, ce dimanche 15 mai, dans 50 villes en Espagne, à la surprise générale, avec un slogan "Nous ne sommes pas des marionnettes entre les mains des banquiers et des politiciens".

La source de la protestation est totalement extérieure à toute institution : elle ne provient pas des partis ni d’associations importantes : Démocratia real ya, un collectif vieux de quelques mois, a réussi à agréger une centaine de micro associations pour faire passer son message et monter la manifestation de dimanche. La manifestation a été convoquée via les réseaux sociaux mais aussi, plus classiquement, par des réunions locales.

L’exemple des révolutions arabes est évident : mais aussi des révoltes étudiantes de Grèce pendant la crise économique. Sous le #15M ou #15mayo, la manifestation a été un trending topic sur twitter (sauf en France, dévastée par les mésaventures de DSK).

Savez-vous quoi ? Ça a marché. Et depuis, en Espagne, c’est la commotion. Que faire de ce mouvement populaire, s’interrogent les partis institutionnels ?

Retour sur ce qui s’est passé.

(première image)

Plus de 50 villes en Espagne sont touchées, dimanche, par le mouvement qui jette des milliers de personnes, jeunes et vieux, dans les rues et dénonce un système qui considère les citoyens "comme des marchandises dans les mains de politiciens et de banquiers". La protestation s’est déroulé aussi bien dans les rues que sur les réseaux sociaux, où elle se poursuit encore. Les manifestants ont twitté photos, vidéo et impressions de la manifestation.

L’idée de base : finis la corruption, les passe-droits, et le favoritisme. Le PSOE (parti socialiste) et le PP (droite) sont mis dans le même sac par les manifestants : les partis institutionnels ne respectent pas la volonté des citoyens mais sont aux mains des lobbies du pouvoir. Un petit air de déjà vu ?

On peut lire  quelques slogans suggérés par les organisateurs : Si le peuple ne se bat pas, les politiciens ne les écoutent pas - tout un programme - un programme qui peut faire peur et qui en dit long sur le ras-le-bol des Espagnols, en particulier des jeunes. Autre slogan, à une semaine d’élections cruciales : Ne votez pas pour eux.

A Madrid, les manifestants se sont réunis plaza de Cibeles pour marcher jusqu’à la puerta del Sol. La manifestation s’est terminée sur la Gran Via, bloquée par des manifestants qui se sont assis au milieu de la rue, en criant : Votre crise, nous ne la paierons pas. Les forces de l’ordre ont dispersé ensuite les manifestants.

(deuxième image)

À Barcelone, l’affluence a été massive et le déroulement tranquille, les participants étaient majoritairement des jeunes, mais il y avait aussi des personnes d’âge moyen, et même des retraités, avec une plus large spectre d’âge que dans les manifestations habituelles.

Comment réagissent les partis politiques visés ?

Ils en tirent des conclusions bien différentes : le PSOE est très préoccupé, et Gauche Unie très angoissé de trouver le moyen de capitaliser sur ce mécontentement, sachant, et c’est là le hic, que des élections cruciales ont lieu dimanche : leurs préoccupations immédiates sont donc forcément électorales, ce qui n’aide pas à une lecture saine du mouvement. Quant au PP (droite), il se frotte les mains, se sentant peu concerné, alors que la lassitude exprimée envers TOUTE la classe politique est aussi bien dangereuse pour le parti d’opposition de droite.

L’analyse du PP est la suivante : qu’il s’agisse des manifestants ou de ceux qui les ont soutenus, aucun n’est électeur potentiel du PP. C’est un conflit interne à la gauche. Ceux qui sont dans la rue sont ceux que Zapatero tente de mobiliser avec un discours anti PP. Et leur message est clair : PP PSOE, c’est la même chose. Les électeurs PP vont voter pour leur parti. Mais que feront les électeurs de gauche ? Quant à certains membres du PP, comme Esperanza Aguirre (présidente de la communauté de Madrid et comtesse de Murillo), pensent qu’ils s’agit de mouvements antisystème, qui ne préoccupent pas du tout le Partido Popular.

Mais le PSOE est fort inquiet. Ses dirigeants ont parfaitement saisi qu’ils sont les principaux visés par le mouvement du 15 mai. Le parti suit avec inquiétude le mouvement depuis 3 mois. Les socialistes sont convaincus qu’il s’agit d’ex électeurs de gauche : ceux qui se sont mobilisé en 2008 contre le PP, et qui ont donné la victoire à Zapatero. Sauf que là, ils ne paraissent pas disposés à recommencer.

Les élections ont lieu dimanche 22 mai.

Le mouvement se poursuit avec des sit-in sauvages dans la plupart des grandes villes espagnoles (sur twitter #yeswecamp). A Madrid et à Grenade, des manifestants ont été expulsés. A Madrid, 19 vont comparaître devant la justice pour trouble de l’ordre public et atteinte aux biens publics.

Alors ? Que viva la revolucion ?

Les révolutions viennent-elles du Sud, maintenant ?

(troisième image)

Plus de photo : 20Minutos | ElPais.

Sources : El pais




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