Les armes et les larmes.
Mon métier était de réparer des
machines à commande numérique. Un jour je vais dans une grande fabrique d’armes
française, je traverse l’atelier plein de roquettes de fusées et autres gadgets
à tuer la Vie.
A la rencontre du chez d’atelier
je lui dis : Ah ! C’est vous les artisans de l’apocalypse ? Je
voulais faire de l’humour mais le gars, à ma grande surprise m’a dit :
« Oui, vous avez raison, il y a des moments où l’on se pose des
questions ».
Je ne pensais pas enfoncer un tel
clou. Je ne sais pas si ce gars a démissionné de son job mais moi, j’ai
démissionné du mien car je ne voulais plus travailler pour des artisans du
pire.
J’ai réparé ma dernière machine
dans cette boîte et je suis reparti libre, le cœur léger. J’ai fini ma carrière
dans le social où je pensais qu’il y avait mieux à faire.
Entendre sa conscience, c’est une
expérience extraordinaire qui ouvre sur un autre monde, qui vous grandit. J’ai
reçu ça : gracias a la vida !
En rentrant chez moi, je traverse
une ville dans les rues de laquelle des ouvriers de la CGT défilaient pour
réclamer une augmentation de salaire. Ces ouvriers travaillaient dans une
fabrique d’armes.
J’ai compris vraiment ce jour là
que la pire des violences se situait dans l’indifférence de la vie des autres
et que mes camarades ouvriers n’étaient pas à même de faire le choix que
j’avais fait.
Les hommes de paix, les fils de
lumière ne gèrent pas les biens spirituels avec la même efficacité que les
banquiers. Quand le rapport de force s’inversera, quand les consciences auront
un temps de réponse aussi rapide que ce que l’on appelle le temps réel en
matière de spéculation financière, le monde sera sauvé.
Mais ce n’est pas demain la
veille, mon frère humain ! Il en faudra des souffrances avant que l’homme
atteigne cela et nous n’y allons pas.
De guerre en guerre, on arrive à
la guerre ultime en laquelle le nerf de la guerre lui-même, (l’argent), prend
le commandement des hommes, globalement, mondialement et annihile les
consciences.
L’évolution de la Vie se heurte à
un ennemi redoutable : l’homme ! Et cette Vie généreuse et
intelligente a fait la folie de croire en la responsabilité de ce dernier pour
se prolonger.
Les uns amassent des fortunes,
les autres inventent un dieu à leur image pour prendre le pouvoir. On n’est pas
sorti de l’auberge !
Le veau dort, le veau dort, mais
le veau d’or, lui, ne dort pas, il nous prépare la der des der et on n’ose pas
imaginer son horreur.
Un optimiste est celui qui trouve
le réalisme pessimiste.