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Slim GAIGI Slim GAIGI 1er septembre 2011 23:49

Bon j’ai arrêté au bout d’une heure.

Je suis toujours ouvert aux tentatives d’argumentation cherchant à prouver grâce au logos l’existence de dieu. Mais je suis toujours face à une argumentation qui prétend démontrer (et démonter) et qui a plusieurs failles d’argumentation qu’elle ne résoud pas, un peu comme un raisonnement qui prétend pouvoir démontrer mathématiquement sans se rendre compte que les conséquences de son raisonnement pourraient démontrer l’inverse.

Allez, les exemples...

Déjà sur la question : "pourquoi quelque chose plutôt que rien ?".
La vidéo présente des orateurs (que je ne connais pas mais peu importe l’autorité) qui se moquent littéralement de l’idée que l’univers puisse être créé à partir de rien et par rien en se basant sur un principe que l’on constate effectivement dans notre univers : le principe de causalité.
Tout événement que l’on observe est nécessairement la cause d’événement l’ayant précédé et il ne saurait en être autrement, surtout pas l’inverse : un événement qui arrivera dans le futur ne saurait causer un événement du passé dont il est la conséquence. C’est le sens de l’écoulement du temps qui semble imposer ce constat.
Or, l’esprit des orateurs, qui se veut si habile, prend donc pour vérité absolue ce principe de causalité pour démontrer que la création de l’univers a une cause. Et que même en faisant un raisonnement par récurrence on obtiendrait nécessairement un événement primitif originel, qui par déduction serait dieu.
Oui mais c’est écarter sans le dire une hypothèse non disqualifiée correctement :
qu’est ce qui prouve que les principes valables dans notre univers le soient hors de notre univers ?
En d’autres termes, ce n’est pas parce que notre univers est régi par des lois que ces lois prévalent hors de cet univers.
Donc proposer que hors de l’univers il existe des lois qui n’ont pas de début ni de fin et qui ont pu générer un univers comme le notre, n’est jamais disqualifié sérieusement.
Plus avant encore dans le raisonnement, ce n’est pas parce qu’il nous est difficile de penser l’infini, l’éternité, le depuis et pour toujours, que ça n’existe pas.
Tant que cette hypothèse n’est pas correctement écartée, dieu peut n’avoir aucun intérêt causal.

Je passe sur le raisonnement foireux de l’explication de l’explication ; il joue sur les mots pour amalgamer une explication avec une conséquence d’une explication. On considère de manière vulgaire (sens de vulgus, soit communément) que de deux explications, la plus simple est la meilleure.
Il faudrait par conséquent avoir une évaluation objective, un thermomètre de la simplicité, qui nous permettrait de dire facilement que cette explication est la plus simple donc la meilleure. On manque de ce thermomètre et à défaut on utilise ce qu’on appelle le "bon sens". Mais le bon sens est-il garant systématiquement de vérité ?
Les lois de la mécanique quantique défient parfois le "bon sens" et n’en sont pas moins constatables (ex : la dualité onde-corpuscule, l’intrication quantique, etc...). En nous fiant à notre intuition (merci le cortex pré-frontal) nous déduirions des choses fausses, ce qui arrive finalement assez souvent. Il faut se résoudre à devoir manipuler des concepts contre-intuitifs pourtant partie intégrante de la réalité.

Allez, une dernière pour la route...

En admettant tout le reste (la causalité primitive, l’intelligent design, l’existence d’un esprit créateur hors du temps et de la matière) finalement, rien ne limiterait la possibilité qu’existe non pas un seul dieu mais des dizaines, des centaines, des milliers... une infinité !
A ce petit jeu, les orateurs sont, à mon avis, pris à leur propre jeu : ils veulent argumenter en utilisant les outils de l’analyse logique. Très bien. Mais allez jusqu’au bout les gars : vos hypothèses ne sont pas prouvées et même pas par l’idée que la vérité découle de lignes directrices qui sembleraient pointer vers une seule direction (l’univers montre à qui l’étudie qu’il est surprenant). Et alors, vos lignes se croisent-elles toutes en un seul point ? Rien ne permet de le dire.
Les théistes comme les athées (dont je ne fais pas partie d’ailleurs) ont un défaut de base dans leur raisonnement : ils cherchent à démontrer que l’autre a tort par une logique intuitive, logique qui en dernière analyse n’est pas déterminante.

C’est donc finalement de la propagande assez subtile pour qui ne pousse pas le raisonnement mais pas correcte et donc pas valable justement là où elle prétend être puissante.
Il faut se résoudre à simplement chercher avec opiniâtreté à comprendre comment fonctionne notre univers avec l’espoir de pouvoir un jour en déduire plus sur ce qui n’est pas notre univers.

Cogito ergo probo.




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