Oui vous avez raison, sans doute que le choix de nos mots et, en ce qui me concerne, ma façon peut-être abrupte de poser le problème eu égard à la délicatesse du sujet, a pu engendrer notre incompréhension mutuelle. Ce qui est d’autant plus regrettable qu’au fond, je comprends fort bien vos craintes de voir cette affaire jeter le discrédit sur l’ensemble des Palestiniens. Mon intention n’était pas celle-là mais plutôt de relayer un certain malaise que j’ai cru ressentir dans les réactions de bien des intervenants. Car il est vrai que même en essayant de replacer la construction de l’hôtel dans une logique biscornue de développement économique, il semble difficile d’y voir autre chose en pareille circonstance qu’un symbole de l’injustice sociale la plus absolue. Forcément ! Il n’accueillera pas de touristes et l’on imagine bien que le personnel humanitaire préférera toujours retourner en Israël se chercher un hôtel moins clinquant qu’un 5 étoiles. D’où le malaise de voir là-bas un tel édifice consacré à une bande d’odieux privilégiés. D’ailleurs, ma crainte à moi, c’est que ces gens-là, qui disposent apparemment des leviers du pouvoir ou en tout cas de solides amitiés au sein au pouvoir, puissent ne plus vraiment souhaiter voir la situation évoluer en Palestine. Le fait qu’ils puissent sans vergogne jeter à la face de ceux qui s’emploient à défendre la cause des palestiniens, d’abord ce centre commercial puis ces hôtels, en dit long sur leur mentalité. Comme vous me le faisiez remarquer avec justesse, c’est vrai que les situations de grandes détresses font parfois émerger le pire de l’humanité.