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papone papone 16 février 2012 15:19

C’est clair que là il est à coté de la plaque. Je pense que son anti-cléricalisme viscéral l’aveugle sur l’Iran et comme il cherche à voir le mal dans ce régime théocratique, il est porté à croire ces déclarations fanatiques attribuées à Ahmadenejad.

Or il n’y a pas de doute sur le fait que la déclaration "rayer Israël de la carte" est mensongère.
Ce mensonge est si bien établi que Mélenchon, porté à le croire par son anti-cléricalisme, tombe dans le panneau.

Cependant, ne lui faisons pas dire ce qu’il ne dit pas. Le fond de son attaque est sur la nature religieuse du régime. Il n’est pas question de sa position sur le sujet d’un possible conflit militaire avec l’Iran. 
L’essentiel c’est qu’il soit hostile à une action armée contre l’Iran.

Je profite de l’occasion pour insister sur cette faculté de voir ce que l’on a envie de voir (en l’occurrence pour Mélenchon, le fanatisme chez un régime religieux).

La même faculté est employée ici pour se convaincre que Mélenchon est un traître à la solde du système.
Cette lecture, très répandue sur ce site, selon laquelle Mélenchon rabat les électeurs pour le PS, c’est celle de Soral.
Elle arrange bien les marinistes qui s’offrent ainsi le monopole de l’anti-système mais je n’y crois pas.
Soral se voit comme un héros pourfendeur du système et regarde tout ceux qui ne sont pas sur sa ligne comme des grands adversaires dignes de lui (Attali), des idiots ou des menteurs manipulateurs (Mélenchon).
Mais je pense qu’il y a une bonne part de fantasmes (qu’il a tendance à appeler intuitions) dans son discours.
Ma lecture est à la fois moins simple et moins glorieuse. Il existe une oligarchie très puissante, certes, mais cette classe hérite de toute une histoire et ne contrôle pas les évènements autant qu’on est tenté de le croire.
Ses caractéristiques sont l’intelligence, le cynisme, le sentiment de supériorité (ils ne sont pas les seuls à en souffrir), une certaine habileté mais aussi de l’incompétence, de l’ignorance et, en ce moment, une certaine panique.
L’Histoire est remplie de dynasties déchues, de palais devenus poussières, d’empires effrités et lamentablement effondrés.

Beaucoup ici pensent que Mélenchon a des maîtres qui lui font dire tout un tas de choses qui les menacent pour mieux embrouiller les électeurs. Je pense que c’est surestimer un adversaire qui est certainement plus à la ramasse qu’on ne le pense.

Au sommet de l’échelle sociale, beaucoup n’en savent pas plus que ce que dit Le Monde et il existe comme partout ailleurs cette faculté qui consiste à se construire sa réalité en gommant les incohérences et en rejetant ce qui la contrarie.
Les journalistes eux mêmes en sont victimes (souvent consentantes) certainement plus qu’ils ne mentent consciemment.
Il semble, par exemple, que Jacquier en Syrie se soit mis en danger parce qu’il croyait lui même en la propagande selon laquelle la violence émanait de l’armée syrienne.

A ceux pour qui un système pyramidal contrôle la politique de manière si habile qu’il crée Mélenchon pour mieux entuber les électeurs, je pose la question suivante :
- Ce système (je vous laisse le définir) qui tire toutes les ficelles, quelle est sa position sur l’euro ? Veut-il le préserver ? Le détruire ?

Ou bien est-ce que ce système n’existe pas vraiment, capote et ne sait plus trop où il va ? Ce serait paradoxal de tout instrumentaliser aux petits oignons et de perdre le contrôle sur une question aussi importante...
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