On
peut réfléchir à toutes les implications et conséquences sur les comportements
humains d’une société sans monnaie, sans argent, et où chacun à accès à tous
les biens ou services dont il a besoin.
Mais pour juger du caractère utopique ou réaliste du
projet, il nous faut envisager les choses en dehors du carcan étroit des
conditions actuelles, sans quoi nous condamnerions la proposition sur des
arguments fondés sur les conditionnements mêmes que l’on cherche à changer, ce
qui serait le comble de l’absurde.
Nous sommes
névrosés par le contexte de la société actuelle : nous sommes matérialiste parce
qu’il n’y en a pas assez ; nous amassons et nous devenons possessifs avec
les biens matériels, parce que cela représente des richesses, nous
développons l’avidité parce que la possession est le signe de la réussite.
Il en irait tout autrement dans un contexte où tous auraient accès à tout ce
dont ils ont besoin librement. Dans pareil contexte, les névroses possessives
disparaissent.
Le besoin d’accumuler (peur du manque) n’a plus
besoin d’être. L’obsolescence planifiée disparait, et les ingénieurs peuvent -
enfin ! - déployer toute leur créativité afin de développer des dispositifs et
appareils solides, fiables et durables (puisqu’il n’y a plus
besoin de répondre à des objectifs de rentabilité et de consommation
renouvelée). Les vols n’ont plus lieu d’être, par
conséquent, toute une série de crimes n’ont plus de raison de se développer.
Libéré des tâches pénibles et dangereuses grâce à la robotique, les gens
peuvent consacrer une grande partie du temps ainsi libéré afin de se consacrer,
qui à la gestion de la cité, qui a l’étude, qui à des loisirs (créatifs ou
non), qui à des associations culturelles, qui à la spiritualité, qui à la
recherche...
La participation à la gestion
de la cité est encouragée et souhaitée, par le biais de l’application des
principes de l’Open Source à tous les domaines
de la politique (au sens noble du termes, c’est-à-dire "gestion de
la cité") : une véritable démocratie participative. Le fait qu’aujourd’hui le monde soit globalisé ("finit"
dirons certains) est un facteur déterminant dans la mise en œuvre du projet,
puisque la base même de l’économie de ressources se fonde sur la gestion de
l’ensemble des ressources de la Terre, perçue en tant que système vivant et
dynamique ; tout comme le tirage au sort s’adapte infiniment mieux aux grandes
échelles (par l’effet de nombre), l’économie basée sur les ressource ne
s’adapte pratiquement et efficacement qu’à l’échelle globale (puisque certaines
ressources ne sont disponibles qu’en quelques endroits, et non sur tout le
globe).
C’est parce que nous sommes, aujourd’hui, en mesure
d’évaluer (techniquement) la quantité et la qualité des ressources et des
richesses offertes par la planète Terre tout entière, que nous sommes capable d’envisager
et de projeter un système social d’abondance (réelle) pour tous. Objectivement
parlant, l’ensemble des peuples de la planète ont tous intérêt à ce qu’un
système de cette nature soit mis en place, puisqu’il répondrait aux besoins de
chacun, nécessiterait la collaboration et l’échange, et mettrait fin aux causes
majeures des guerres et des conflits. Nous nous battons pour
piller les ressources et richesses que la planète nous offre dans d’autres
pays, afin d’en bénéficier égoïstement et d’accroître les chiffres d’affaire de
quelques industriels et actionnaires, tout en provoquant la pauvreté et
l’instabilité dans les pays dit "du sud" (ceux qui ont des richesses
dans leur sol).
Pendant que le monde de la physique du
XIXè siècle affirmait que les hommes ne pourraient jamais voler dans
les airs, des chercheurs indépendants développaient les premiers
aéroplanes ... Ils ne savaient pas que c’était impossible !