Attention le discours de Marion Sigaut est à prendre avec des pincettes. On y trouve à boire et à manger...
"Les Lumières seraient au milieu du 17ieme le combat contre les superstitions et l’ignorance..."
"La Religion synonyme d’intolérance et de superstitions va reculer..."
"Les gens qui défendent les Lumières disent que c’est un humanisme..."
Donc sa thèse est de remettre en cause ces postulats. Dur !
"L’humanisme va atteindre la France après 1492..."
"L’humanisme est de découvrir que les hommes sont tous des hommes quelque soit leur culture, leur origine"
"L’humanisme c’est de là que ca part, la prise de conscience que l’humanité devait être respectée en tant que telle"
"Ce sont les prêtres catholiques qui ont mis cette chose à jour"
"L’humanisme est clairement un mouvement chrétien catholique"
Il ne faut pas confondre Humanisme et Renaissance. La Renaissance est
une époque qui débute avec la découverte de l’Amérique. Elle coïncide
avec la redécouverte* des auteurs classiques grecs et romains
"humanistes", la remise en cause des dogmes catholiques qui n’avaient
pas envisagés l’existence du Nouveau Monde et donc démontré les limites
du dogme de l’omniscience et l’infaillibilité du pouvoir papal.
Si l’Église catholique à porté une partie du courant humaniste, ce
n’est pas en tant que doctrine cléricale officielle mais comme héritage
de l’Antiquité et par la dissidence du clergé (Luther était moine Augustin) sur le dogme papal, indulgences, traduction des écritures en langue courante (ex. John Wyclif, Procès de Jean Huss au concile de Constance en 1415).
D’autant
plus qu’à l’époque l’Église catholique avait le monopole de l’accès à
l’information et à la culture antique et tout auteur ou penseur non
religieux était de facto suspect d’hérésie.
Sa lecture du concile de Trente (Contre-Réforme) est un monument de
niaiserie et de contre-vérités. Il serait aussi intéressant
qu’inintéressant de détailler les grossièretés de ce propos.
Sa démonstration n’atteindra son but que pour des esprits peu éduqués
et crédules. Il y en aura toujours... Ce discours participe de la réaction
initiée par Benoit 16 pour restaurer l’image du catholicisme, c’est une
sorte de reconquête de l’opinion à la mode des jésuites qui ne
s’embarrasse pas d’exactitude... ni de tolérance. C’est un humanisme
anti-humaniste en quelque sorte. Assez élégant sur le plan du paradoxe
rhétorique.
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* permise par la fin des croisades, la trêve provisoire et
échanges culturels avec le monde musulman (Souvenons-nous que St
Augustin, père de l’Eglise catholique est d’origine berbère et étudiera à
Carthage les auteurs romains et grecs)
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-an-2000-n-est-plus-ce-qu-il-122303#forum3458925