Gustave Le Bon dit au sujet de la conférence, intitulée L’Islamisme et la Science et prononcée par Ernest Renan à la Sorbonne en 1883 :
« (…) l’antagonisme intérieur entre l’homme ancien créé par le passé,
et l’homme moderne formé par l’observation personnelle, produit dans
l’expression des opinions les contradictions les plus curieuses. Le
lecteur trouvera un exemple remarquable de ces contradictions, dans
l’intéressante conférence faite à la Sorbonne, sur l’islamisme :
l’auteur veut prouver la nullité des Arabes, mais chacune de ses
assertions se trouve généralement combattue par lui-même à la page
suivante (…) les préjugés s’effacent un instant, le savant reparaît et
est obligé de reconnaître l’influence exercée par les Arabes sur le
Moyen Âge, et l’état prospère des sciences en Espagne pendant leur
puissance. Malheureusement les préjugés inconscients l’emportent bientôt
(…) L’éminent écrivain semble un peu chagrin quelquefois de la façon
dont il malmène les Arabes. La lutte entre l’homme ancien et l’homme
moderne aboutit à cette conclusion tout à fait imprévue, qu’il regrette
de n’être pas un disciple du prophète : Je ne suis jamais entré dans une mosquée, sans une vive émotion, et, le dirai-je, sans un certain regret de n’être pas musulman. »