• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


1 vote
ffi 21 septembre 2012 01:51

Argument philosophique des lois (Extrait) :
 
Après avoir posé l’idéal, il s’agissait de le réaliser ; c’est le but des Lois, Ce mot exprime toute la différence de la République et des Lois, Dans le premier ouvrage il n’y a pas de lois ; tout y repose sur les mœurs, lesquelles reposent sur l’éducation ; dans le second, au contraire, tout repose nécessairement sur les lois. Platon, en voulant réaliser sa république au milieu de la corruption de son temps, ne pouvait oublier cette corruption, et il était bien obligé de prendre contre elle ses précautions, en ajoutant aux mœurs le frein et la sanction des lois et des peines qui y sont attachées. Cette différence essentielle en suppose et en amène beaucoup d’autres. Quand on se défie assez des dispositions des citoyens pour leur imposer des lois pénales, il serait absurde de leur donner des institutions d’une sévérité morale qui exigerait d’eux des vertus qu’on n’en peut attendre. Voilà pourquoi les Lois ne reproduisent point les grandes institutions de la République ; elles ne demandent point le renoncement à la propriété ; elles ne contiennent ni la communauté des biens, ni celle des femmes et des enfants ; elles n’imposent les repas en commun qu’aux hommes seuls, et encore elles les recommandent plutôt qu’elles ne les imposent. Platon n’abandonne point l’idéal qu’il a tracé dans la République, comme quelques uns l’ont imaginé : il est si loin de l’abandonner, qu’il se propose ici de le réaliser ; mais pour cela, il faut bien qu’il l’accommode à la réalité ; il ne le corrige point, il le modifie, et en le modifiant il le rappelle sans cesse, avec le regret profondément senti et pathétiquement exprimé de ne pouvoir le conserver dans sa pureté absolue. Il y a dans toutes les parties des Lois un retour continuel et comme un soupir vers la République. Supposer qu’elles sont une exécution fidèle des principes de la République, c’est assurément les méconnaître ; mais c’est les méconnaître bien plus encore, que de supposer qu’elles sont en contradiction avec elle. Leur caractère propre est dans une juste mesure de ressemblances et de différences. Un examen détaillé des Lois nous montrera les unes et les autres sous toutes leurs faces.




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON