1. Si marquant la condition. Avec si marquant la condition, le verbe
de la subordonnée se met à l’indicatif mais jamais au futur ni au
conditionnel. Dans la langue littéraire, le verbe de la subordonnée est
parfois au plus-que-parfait du subjonctif (dit parfois « conditionnel
passé deuxième forme ») : « Il eût presque passé pour un saint, si la
finesse de son esprit ne l’eût fait craindre comme un démon » (Flaubert,
cité par R. Georgin).
2. Si marquant la concession.
Lorsque si exprime non pas la condition mais la concession, la
subordonnée est parfois au futur ou au conditionnel : si cela nous
étonnera toujours, il reste qu’il a accompli cet exploit ; si on
souhaiterait plus de précision, son exposé est convaincant tel qu’il
est. Cette construction, qui ne se rencontre que dans le registre très
soutenu, est parfois analysée comme une ellipse de s’[il est vrai que],
s’[il faut admettre que].
Ici, j’emploie donc un Si concessionnel, non un Si conditionnel.
Je fais donc la concession que je pourrais avoir des réserves sur certains point de détail (si on m’interrogeait), mais que d’un point de vue synthétique je suis plutôt d’accord avec le diagnostique proposé.