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ffi 1er octobre 2012 16:01

1° a) Je ne considère pas le régime actuel comme une démocratie. Au contraire, et je me suis attaché à te montrer que le président actuel avait un rôle similaire à ce que l’on dénomme despote (avant que le sens de ce mot ait été changé par Montesquieu). Toute loi devant être signée par le président pour être promulguée, nous avons un principe de commandement unique et nous sommes donc dans une monarchie.
 
Il y a évidemment mensonge sur toute la ligne. Mais pourquoi ce mensonge ? Parce qu’il était nécessaire de renverser la civilisation chrétienne, et il fallait donc flatter le peuple pour parvenir au coup d’état. Cependant, les mêmes principes d’organisation du pouvoir ont été mis en place, car il n’y en a pas 36, sauf qu’il sert d’autres fins (l’empire-monde), par l’entremise des loges maçonniques.
 
b) Il n’est pas que je sois hostile à la participation du peuple, mais il est que je considère que le mot "démocratie" est, en lui-même, un faux mot, souffrant d’une contradiction interne, c’est-à-dire que cela désigne quelque chose d’impossible. Si la langue grecque est pratique, car elle permet d’accoler des mots pour former des concepts, le résultat n’est pas toujours sensé.
 
En effet, la démocratie n’est pas un concept sensé. Pourquoi ?
Même dans la "démocratie" athénienne, si on regarde attentivement, un tel a le pouvoir de formuler la loi, tel autre a le pouvoir de voter la loi, tel autre a le pouvoir de commander à son application, tel autre à le pouvoir d’agir pour l’appliquer, tel autre a le pouvoir de contrôler si la loi est bien appliquée....
Bref, quand on regarde en détail, on n’y voit jamais le peuple agir, mais on voit toujours une personne agir selon un pouvoir qui lui est donné.
Ainsi sont les sociétés, tout pouvoir s’incarnera toujours en une personne au final.
 
Je peux très bien te donner le pouvoir de balayer ce trottoir et dire que par cela tu participes au gouvernement de la cité, et donc te compter toi en tant que balayeur dans la démocratie...
 
Tu vois donc bien qu’en fait, tu peux faire les schémas les plus compliqués, les plus sophistiqués d’organisation du pouvoir, mais tout le monde ne peut pas tout faire à chaque instant, car non seulement une personne suffit pour faire une seule chose, mais en plus deux personnes ne peuvent pas faire la même chose simultanément.
 
A la limite, on pourrait imaginer un système en France où toute les 15 minutes, le président changerait. Ainsi, 50 ans suffiraient à assurer 65 millions de présidences, c’est-à-dire celle de tous les gens du peuple. Cependant, ce ne serait toujours pas une démocratie, puisque on n’y trouverais jamais le peuple aux commandes, mais toujours une monarchie, car le commandement ne découlerait toujours que d’un seul à la fois, même si ce règne ne dure qu’1/4 d’heure....
 
Donc la démocratie, cela n’existe pas vraiment, elle ne peut être qu’approximative. Cette approximation consiste à faire entrer, d’une certaine manière, une multitude de gens dans le gouvernement, avec, pour corolaire logique, que cette multitude aura des pouvoirs infimes. (mais par-derrière certains tirerons les ficelles)
 
D’autre part, hormis cet aspect approximatif, il y a un problème de fond.
 
Le peuple est un ensemble de gens. En tant que pluralité de personnes, il peut être travaillé par des contradictions internes, des intérêts divergents. Et c’est justement là qu’intervient le Politique, dont le rôle consiste à rendre harmonieux le peuple, pour lui permettre de résoudre ses contradictions afin qu’il vive en paix et soit prospère.
 
C’est-à-dire que le Politique est une nécessité émergente par rapport au peuple, il implique une certaine verticalité, une capacité de se placer au-dessus du peuple, hors de celui-ci, dans une position d’arbitre.
 
Dans une rencontre sportive, choisit-on le capitaine d’une équipe pour arbitrer ?
Non, on choisit un arbitre impartial...
 
Par conséquent, si tu veux porter, d’une certaine manière, tout le peuple au gouvernement, mais que le peuple souffre de contradictions internes, c’est tout le gouvernement lui-même qui souffrira de contradictions internes, et comme il n’y aura qu’une seule loi pour régler cette contradiction, il y aura une partie du gouvernement qui aura raison de cette loi, tandis que l’autre autre partie qui aura été vaincue, ce qui fait qu’on aura toujours pas le gouvernement du peuple, mais le gouvernement d’un parti sur l’autre....
 
En pratique, et comme cela fut à Athènes, ou avec la République française hier, et les USA aujourd’hui, ce genre de désagrément fait que dans ces organisations trop sophistiquées du pouvoir, il est toujours besoin de se trouver des raisons de ne pas se désunir, ce qui se fait généralement sur le dos d’un ennemi extérieur, le plus souvent par une succession ininterrompue de guerres.
 
Pendant ce temps, le corps social du peuple se désagrège peu-à-peu, les contradictions internes au peuple n’étant plus corrigées, ce qui signifie que les démocraties sont non seulement approximatives en ce qui concerne d’amener le peuple au pouvoir, mais qu’en plus, leur gouvernement ne parvient même pas à être efficace.
 
C’est là qu’est le piège : comme la démocratie n’est jamais totalement réalisée dans les fait, car il est toujours possible de vouloir progresser vers plus de démocratie, et que son gouvernement est inefficace par nature, certains vont tenir que l’inefficacité manifeste du gouvernement est lié au manque de démocratie, et donc qu’il faudrait "plus de démocratie" : c’est la chasse au Dahu.
 
Cette expression "plus de démocratie" devrait d’ailleurs t’interpeler.
Cela montre bien que le concept est faux en-lui même.
Par exemple, prend le concept de table : tu me dis, "je veux une table". Alors, je te fais une table et je te la donne. Tu me répondra : "merci pour cette table" et tu seras donc content d’avoir une table. Si je te fais une chaise, tu me gronderas : "je voulais une table, pas une chaise !"
 
Prend maintenant le concept de démocratie : "Je veux une démocratie", me dis-tu. Alors je me demande comment faire. De cette organisation-ci ou de cette organisation-là, laquelle est plus démocratique ? Est-ce le suffrage ? Est-ce le tirage au sort ? Est-ce l’assemblée ? Est-ce le sondage ? Je suis bien ennuyé, car je vois bien que nous serons toujours dans des approximations, ceci quelque soit la sophistication que j’y introduirai, puisque chaque pouvoir ne s’incarne que dans une personne et une seule, mais jamais dans le peuple tout entier.

2° La corruption individualiste libérale, comme tu écris, ce n’est jamais que l’état de barbarie naturelle de l’homme. Il n’y a pas besoin de forcer l’humanité pour qu’elle soit ainsi. Le libéralisme consiste justement à affirmer que l’homme peut être sans foi ni loi, et que par magie tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes. L’homme, par défaut, recherche son plaisir. Or, il est évident que le bonheur ne vient pas de l’accumulation des plaisirs, comme le prouve le cas du toxicomane, lequel par accumulation de plaisirs ne trouve que le malheur.
Le libéralisme, c’est la barbarie justifiée pseudo-scientifiquement.
 
3° Tu peux te renseigner sur Périclès, le grands ami des sophistes. L’Athènes antique, c’est le pouvoir des démagogues, des détournements de fonds colossaux (ceux de la ligues de Délos), et pour finir la guerre du Péloponnèse où la Grèce s’est auto-détruite (un peu comme l’Europe l’a fait au XXème siècle). En assemblée, il faut briller par l’éloquence, se soucier d’avantage de rhétorique que de vérité.
 
Tu remarqueras par ailleurs que l’image canonique d’une banque centrale, c’est la façade du Parthénon, le lieu où était entreposé les trésors qu’Athènes pillaient un peu partout.
 
4° La politique n’est pas une question d’opinions et de jugements, c’est une question de vérité et de justice pour résoudre les contradictions internes au peuple, en vue de réaliser le Bien commun.
 
Or, on ne peut être juge et parti en matière d’affaires où nous sommes intéressés, c’est un conflit d’intérêt, une situation fausse, qui engendre la corruption, ceci quelque soit l’éducation.
 
D’autre part, sachant combien il est très difficile pour un pays d’éduquer un seul homme à bien gérer les affaires de la nation, imagine ce qu’il en est s’il lui faut éduquer tous les hommes à cette fin...
 
5° Tu rêves totalement. Périclès a suffisamment fait le démagogue et les sophistes ont aussitôt cherché à développer la rhétorique. La démocratie repose précisément sur l’art de convaincre autrui de son opinion, ce qui emmène nécessairement très loin de l’art de découvrir le vrai... Il suffit de paraître. C’est qu’il y a toujours des intérêts en arrière-plan.
 
Quand Socrates a mis au point la philosophie, cette manière de faire découvrir le vrai par l’interrogation systématique du peuple, ils l’ont assassiné.
 
La "démocratie" athénienne n’a jamais voulu du vrai. Il fallait pour chacun mentir, car chacun voulait qu’il en soit décidé selon son propre intérêt, quitte à s’arranger avec la vérité.
 
6° Tu te laisses abuser par les affirmations péremptoire de Machiavel.
Déjà, Ca ne mange pas de pain, et c’est impossible à vérifier.
Rome a très souvent été en guerre civile, et elle n’a pu garantir son unité que par la guerre perpétuelle contre l’extérieur, et la colonisation systématiques des pays conquis. Le business de Rome était simple : on enrôle la populace dans l’armée. On conquit les territoire et on partage les territoires conquis entre les anciens légionnaires.
Les gens s’en contentaient, tant que l’extension continuait.
 
7° La démagogie, caractéristique intrinsèque des "démocraties", car causée par les conflits d’intérêt permanents, corrompt nécessairement l’esprit de vérité. Elle sabote jusqu’au langage, où les sophismes et les stéréotypes soudain abondent, pour le rendre non fonctionnel, inapte à exprimer le réalité.




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