• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


vote
ffi 2 octobre 2012 14:50

0° Tu mélanges entre l’idée est la chose : la chose étant issue du monde réel, elle ne peut être parfaite. En revanche, un concept, pour être utilisable dans une réflexions, doit pouvoir s’exprimer sans ambiguïté, sinon la réflexion sera confuse et ambigüe. Il s’ensuit qu’un concept utilisable ne peut qu’être simple.
Or le concept de démocratie n’est pas simple.
Il n’est donc pas utilisable.
 
1° Un peuple n’est jamais un corps à priori.
Un peuple est un corps lorsqu’il est uni vers un Bien commun.
Soit cette union découle de la nature, par descendance, il s’agit alors d’une ethnie.
Soit cette union est une construction politique.
En assemblée, le peuple se divise en partis.
Il y aura toujours des intérêts divergents dans le peuple.
Le rôle de la politique est justement d’organiser le peuple en un corps, ce qu’il n’est pas par défaut.
 
Pour le reste je crois que tu n’as pas compris mon raisonnement :
Si tu veux mettre tout le peuple au gouvernement, alors il faut diviser tous les pouvoirs du gouvernement en autant d’infimes partie qu’il y a d’individus.
Par exemple, pour l’élection du président en France, chacun a 0.0000015% du pouvoir de décision, autant dire : aucun pouvoir. Le pouvoir réel étant alors détenu par les faiseurs d’opinion.
 
Pour chaque chose à faire, il faut bien et il suffit de quelqu’un pour le faire,
donc tout pouvoir doit s’incarner en une personne et une seule.
Or le peuple n’est pas une personne réelle,
donc le pouvoir ne peut s’incarner dans le peuple.
 
Ce sophisme ravageur rend toute la pensée politique irréaliste.
Par exemple : tu divagues quand tu crois que le délégué ne fait qu’appliquer le volonté du mandat qui lui a été donné par la collectivité.
C’est toujours le même sophisme : la volonté n’est jamais collective, mais toujours personnelle.
Il y a bien un cas et un seul où ceci n’est pas vrai, c’est le cas où tout le monde est d’accord. Or dans ce dernier cas, puisqu’il n’y a pas de divergence, le recours à la politique est inutile.
 
J’ai fait suffisamment de réunions politiques pour le percevoir : celui qui tiens le crayon pour rapporter les prises de parole est toujours malhonnête, il va systématiquement promouvoir ce qu’il arrange et ignorer ce qui ne l’arrange pas...
 
Donc tu peux toujours rêver à ce que le délégué agisse conformément à la volonté du peuple, car non seulement la volonté du peuple, ça ne signifie rien de concret, mais en plus, tout homme, quand il agit, c’est du fait de sa volonté propre.
 
Tu veux m’assurer qu’en démocratie, chacun va suivre automatiquement l’intérêt commun.
Là encore, rien n’est moins crédible. Par quel miracle en serait-il ainsi ? L’inclination naturel de l’homme est de suivre son intérêt propre, ceci, quel que soit le régime politique auquel il appartient.
 
Encore une fois, c’est justement ce fait que chacun penche vers son intérêt personnel, qui fait qu’il y a des divergences dans le peuple, ce qui donc entraine la nécessité du Politique.

Mais si le peuple était naturellement un corps, si chacun suivait toujours l’intérêt commun, dont chacun aurait, par on ne sait quel miracle, une parfaite connaissance, alors toute structure politique, par définition, serait inutile. Selon toi, donc, le seul moment où a démocratie fonctionne bien, c’est celui où aucun système politique n’est nécessaire.
 
Le sophisme de la démocratie, c’est de considérer "le peuple", qui est une collectivité, comme une personne, puis de lui attribuer la capacité de vouloir, la capacité de pouvoir et encore je ne sais quelles autres capacités.
 
Mais ces genres de capacités sont le propre des personnes. Elles ne peuvent pas s’appliquer à des collectivités. La personne est de la nature de l’unité, la collectivité est de la nature de la collection. Les propriétés d’un atome de carbone doivent être distinguées des propriétés du diamant ou de graphite. C’est une autre plan.
 
Ce genre de confusion vient directement de la kabbale et des autres sectes gnostico-ésotérique de type maçonnerie, c’est le concept d’égrégore. Mais l’observation du monde montre d’évidence la fausseté de ce genre de conceptions.
 
Tant qu’à faire une analogie, il faut la faire sur des objets de même nature.
La famille et la société sont des composés de personnes donc il est valide d’y voir une analogie. Mais une société et une personne sont des choses à analyser différemment puisque la société est un composé, tandis que la seconde est une chose simple.
 
3° Tout régime politique est la proie des ambitieux. Le pouvoir est comme une belle femme, et bientôt tu vois les hommes tourner autour. Mais parmi tous les hommes qui veulent séduire cette femme, peu seront sincères s’il s’agit de s’en faire aimer. Ils vont tendre à vouloir paraître mieux qu’ils ne sont réellement.
 
4° Autant tu ne décides pas de la langue que tu va parler, ni de son orthographe, ni de sa grammaire, autant tu ne décides pas de la loi de ta cité. C’est une question de normes, de définition commune de ce qui est bien.
 
Si pour toi, il n’y a pas de sciences politiques, comment peux-tu prétendre m’apprendre quelque chose en cette matière ? Pour moi, il y a une science politique. Le b.a.b.a c’est de connaître que le plan collectif n’est pas le plan individuel. En effet, c’est parce qu’il y a plusieurs citoyens dans une cité que la politique est nécessaire. Si il n’y en avait qu’un seul, aucune politique ne serait nécessaire.
 
6° Les Français était alliés aux Algonquins qui étaient en guerre contre les Iroquois, eux-mêmes alliés avec l’Angleterre. Toute personne en Nouvelle-france étaient libre (pas d’esclavage). Il s’agissait de travailler ensemble à l’édification de la la société (commerce). La Colonisation pré-républicaine a plutôt consisté à créer des comptoirs commerciaux.
 
Pour les guerres d’Italie, il s’agissait de faire valoir les droits de succession à Milan et à Naples.
 
Il y a en effet eu des guerres de religions terribles, et c’est bien la démonstration que, contrairement à ce que tu prétend, le peuple n’est pas un corps nécessairement uni. Quand le peuple est divisé en deux factions antagonistes, alors cela peut dégénérer en guerre civile. C’est un phénomène naturel dans les société humaines, extrêmement courant, qui a eu lieu sous tous régimes, en tous lieux, à toutes époques. En la matière, mieux vaut prévenir que guérir et c’est justement le rôle de la politique, d’organiser le peuple en corps, de manière à qu’il ait l’unité suffisante pour éviter les troubles communautaires et autres guerres civiles.
 
7° Bien-sûr que la démagogie est consubstantielle à la démocratie.
Le régime d’assemblée oblige à parler pour convaincre, d’où la démagogie.
 
En ce sens, la démocratie, comme l’avait noté Platon est une tyrannie,
la tyrannie de l’opinion.
Tu ne dois jamais être comme tu es vraiment, mais tu dois paraître conforme à ce que l’autre attend. C’est l’hypocrisie érigée en système.




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON