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Éric Guéguen Éric Guéguen 6 octobre 2012 09:09

@ ffi :
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Métaphore pour métaphore...
Songez à un arbre, dont les branches s’élèvent dans le ciel et les racines s’enfoncent dans la terre. Chaque branche figure un individu, chaque racine un ancêtre. Ce qui maintient le tout, c’est le tronc, il est donc essentiel. Un arbre qui ne favorise pas le libre développement de ses branches est fichu. De même, un arbre qui négligerait ses racines ne le serait pas moins. Mais des branches sans tronc n’ont aucune raison d’être !
Aujourd’hui, nous sommes dans la situation farfelue où les branches ne considèrent le tronc, au mieux, que comme une entité virtuelle leur permettant de récolter leur sève lorsqu’elles en ont besoin. Rien ne les relie, dans leur esprit, aux autres branches, et cette aberration - je vais vous faire plaisir - nous la devons entre autres à Rousseau et son idée de "contrat". Lorsque les branches vivotent avec l’image d’un contrat en tête, elles s’imaginent, par définition, pouvoir le rompre à tout moment et devenir par là indépendantes du tronc. Or, l’idée de contrat est une fiction délétère, s’opposant strictement à l’idée d’une liaison naturelle, biologique, entre chaque branche et le tronc qui les accueille.
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Il n’y a pas de contrat, aucune branche, fût-elle incrustée d’or et ménageant l’envie de ses consœurs, ne serait capable de croître détachée du tronc. C’est cet arbre qu’il nous faut faire vivre, c’est vers le tronc que nos yeux doivent se tourner en définitive, car sans lui, il n’y a plus rien.
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Lorsque je parle du bien commun, je songe à quelque chose qui s’oppose parfois à l’intérêt et au bonheur de l’individu. Libre à lui de choisir lorsque les deux sont mis en balance, mais l’idée du bien commun n’est nullement volontariste, le bien commun ne dépend nullement de son point de vue propre sans quoi il irait tout le temps dans le sens de ses intérêts, c’est un absolu. En cela, je songe à une société où chacun trouverait sa place, non, comme vous l’entendez, à une société "uniformisée", surtout pas ! Je prends en compte l’inégalité native entre les êtres, la différence de constitution entre les branches.
Si nous vivions réellement en conformité avec le bien commun, chacun obtiendrait en fonction de son apport au tout, et le suffrage universel, en particulier, n’existerait pas. Un homme honnête et compétent ne se verrait pas conférer la même parcelle de pouvoir politique qu’un truand analphabète. Nous, nous avons fait le choix de contenter les branches plutôt que le tronc ("honnête" ou "analphabète" n’étant pour nous que des opinions, non des jugements de valeur), et en conséquence avons conféré tous les articles du confort à chaque branche (dont le droit de vote), sans égard pour le rapport au tronc de chacune de ces branches. Il nous faut vivre avec et l’assumer, mais nous commençons à en payer le prix, et ce n’est malheureusement que le début...
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Bon week-end à vous.




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