@soumaya
il y a beaucoup de choses dans votre
commentaire
le voile n’est pas un fondement de la
religion si la comprend comme un dogme avec des piliers. Le voile
n’est qu’une contingence liée à une histoire.
Mais bon, je ne vais pas m’étendre là dessus. Ce qui est à mon
sens insupportable c’est d’importer des us et des coutumes et de
demander aux autres de s’y adapter ; on vit le colonialisme culturel à
l’envers. Je ne suis pas choqué par l’habit traditionnel, et en inde
beaucoup de femmes porte encore le sari, mais ce n’est pas un moyen
d’oppression, je le vois comme le kaftan
et autres vêtement traditionnels. Le voile est une construction
politico-religieuse pour conquérir l’espace public, et la femme est
l’outil (entre autres) parfait pour cela,
vous qui êtes en Tunisie vous avez
bien remarqué que les vêtements traditionnels n’ont rien avoir avec
le voile, d’abord parce que l’espace public n’était pas pour la
femme libre, riche et citadine, et quand elle y accède, elle fut
protégé par son carrosse et ses domestiques et ses esclaves. Il
reste les pauvres, pour pouvoir vaquer à leurs affaires rien de
mieux que le voile. Mais le voile n’est pas une question de pudeur
(c’est purement hypocrite) mais plus un moyen de protéger la femme
de la convoitise des hommes dans une société qui n’a pas accordé à
la femme l’accès à l’espace public. Mais le port du voile reste
aléatoire, le voile se répand plus facilement en cas de désordre
et d’instabilité etc.
Mais malgré tout les femmes musulmanes
ont toujours cherché à s’émanciper du voile.
C’est l’ignorance ou un esprit immature
qui pousse à voir dans le voile autre chose qu’un asservissement.
Après tout, dans les relations sexuelles il existe aussi des
sadomaso. Des femmes qui se jettent sur le voile pour exprimer
n’importe quoi ne me dérange pas. Mais c’est de vouloir l’imposer à
la société comme quelque chose de normal qui est insultant et pire
de demander à ce que la société s’y adapte, c’est plus que
révoltant.
Dans votre commentaire, vous parlez de
divorce, mais d’après la législation tunisienne qui n’a rien avoir
avec la charia, telle qu’elle est appliquée, la femme n’a pas le
droit de demander le divorce, et c’est au bon vouloir de son mari. Et
je suis sûre de ce que je dis.
Par exemple en Egypte, il aurait fallut
attendre la
sortie d’un film qui retrace le parcours d’une femme qui n’a
jamais pu obtenir le divorce, et son mari l’a laissée ainsi pour se
venger d’elle alors que lui a refait sa vie, ensuite il y a eu un
débat et un réaménagement de la législation, juste pour des cas
très exceptionnels pour permettre à la femme de divorcer, mais les
juges ont été réticents (comme quoi même la justice n’obéit pas
à la loi quand il s’agit des femmes) et cela a été abandonné
ensuite sous la pression des islamistes.
Beaucoup d’occidentales n’ont pas
conscience de leur chance et pense que tout ce qui est dit sur la
condition de la femme dans l’islam n’est que calomnie.
Beaucoup de « beurettes »
n’ont rien compris ni à la sociologie ni à l’histoire des sociétés
musulmanes, elles n’ont de l’islam que la littérature islamiste qui
présente un visage lisse et rose, un conte de fée en quelque sorte.