Vous répétez mot pour mot ce que raconte les analystes pro-régime, avec beaucoup
moins de talent, certes. Le hic, c’est que tout n’est pas ou blanc ou
noir, même s’il y a des vérités dans ce que vous dites : parmi les rebelles,
beaucoup sont financés et armés par le Qatar et l’Arabie saoudite, deux
pays alliés à l’Occident. Néanmoins, parmi eux, il y a aussi des
syriens qui ne sont pas corrompus pour un sou, aspirant à la liberté et
qui sont prêts à donner leur vie pour que cesse la dictature. Ceux-là
doivent avoir notre soutien, notre respect, notre fraternité.
Contrairement à ce que vous dites, Bachar el-Assad n’est en rien un
résistant à l’Empire capitaliste occidental. Ou plutôt si, mais pas pour
les raisons auxquelles vous pensez. La Chine, la Russie, la Syrie et
d’autres pays veulent simplement s’accaparer le leadership mondial pour mettre en place un autre Empire, tout aussi immoral. Ne soyons pas naïfs !
.
Quant à savoir si je suis habilité ou non à donner mon avis, je me fiche éperdument de ce que vous pensez. C’est en tant qu’être humain que je réagis, ni plus ni moins. Bachar el-Assad, à l’instar de son défunt père, est un dictateur de la
pire espèce. Là-dessus, il n’y a aucun doute. Comme Mouammar Kadhafi, il
a commis des massacres, pratiqué l’exécution sommaire, envoyé en prison
des gens qui contestaient son pouvoir, joué un double jeu pernicieux
avec les gouvernements occidentaux en étant un jour leur allié, et le
lendemain leur ennemi, etc. Prendre sa défense est tout bonnement
incompréhensible. Pour mieux comprendre la situation en Syrie, je vous
conseille vivement d’écouter Bassam Tahhan, un ressortissant syrien en
France qui, sans tomber dans la vision manichéenne proposée par les
médias mainstream, admet que le pouvoir en place a fait son temps.
.
Cela étant dit, je répète que Bachar el-Assad n’a de leçon à recevoir d’aucun représentant de quelconque pays membre
de l’OTAN. Il est certes inconcevable qu’une pourriture en juge une
autre.