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rastapopulo rastapopulo 30 octobre 2012 16:37

Le plus gros soucis est le manque de discernement des européens qui ne s’inquiète absolument pas de la taille des banques. Au USA et en Angleterre, le scandale du Libor a fait changé d’avis le Financial Time et Sandy Weil (patron de Citygroup à l’origine de l’annulation du GlassSteagall !!). Faut lire les édito du FT où ils s’excusent de ne pas avoir défendu une séparation stricte des métiers bancaires pour le croire.

Pendant ce temps en Belgique

 
« L’un des grands problèmes, c’est la taille des banques. Au Royaume-Uni, les banques représentent 600 % du produit intérieur brut ; au Danemark, 500 % du PIB ; aux Pays-Bas, en France, en Belgique, elles représentent entre 360 % et 400 %. Dès que les banques ont un problème, l’impact sur les Etats est gigantesque. Il faut sortir de la logique propre du système financier qui consiste à privatiser les profits et à socialiser les pertes. Les moyens financiers tournent dans le monde de la finance et ne sont plus consacrés, de manière suffisante, à l’économie réelle. Cela n’est pas normal. Il y a une demande, en Belgique comme dans d’autres pays – au Etats­-Unis par exemple –, de scinder les banques : d’un côté les banques de dépôt, de l’autre les banques d’affaires. Des réflexions ont lieu chez nous, à la Banque nationale et au niveau européen. »

1° ministre socialiste Di Rupo (très classe pour le coup comme sa dénonciation du rôle du Rwanda anglosaxon à l’ONU !!).
 
En réponse, le soutien du professeur Paul De Grauwe qui est un libéral belge :

"Ce ne sera pas facile pour le Premier ministre. Le lobby des banques est prêt à une campagne de désinformation. Voici les arguments qu’ils nous lanceront à la tête.

Premier argument : il y a trop de problèmes pratiques rendant l’opération de scission infaisable. Je rétorque : nous avons connu la séparation pendant des décennies. C’est la preuve que c’est faisable. Ce ne sera pas toujours facile, mais si la volonté existe, cela peut se faire.

Deuxième argument : cela ne peut se faire que si les autres pays font de même. C’est l’argument qui sera employé « ad nauseam ». Les banquiers nous diront que si l’idée de scission est bonne, il faudra attendre que tout le monde soit converti à l’idée. Ce qui veut dire que cela ne se fera pas. Les banquiers montreront leur bonne volonté en sachant que cette bonne volonté n’aboutira à rien.

L’argument selon lequel il faut attendre les autres est faux. Le Canada, qui est voisin du colosse financier américain, a maintenu la séparation entre banque d’affaires et banque de dépôts tout au long des dernières décennies, tandis que les Etats-Unis décidèrent de fusionner les deux types de banques. Ceci a isolé le Canada de la crise bancaire qui a ravagé son voisin. Le Royaume-Uni a pris des dispositions lui permettant de réintroduire la scission. La Belgique aussi peut le faire, même si les autres ne le font pas.

Troisième argument : il y aura perte de compétitivité. Et comme nous le savons tous, perte de compétitivité, c’est l’enfer économique. Il n’y a aucune raison de la craindre. Le succès d’une banque de dépôts est basé sur la confiance. La taille n’a rien à voir avec cela. Bien sûr, une banque de dépôts fait en moyenne moins de profits qu’une banque d’affaires. Mais elle connaît plus de stabilité de ses profits. Cette stabilité fait partie de la compétitivité des banques de dépôts.

Quatrième argument, sans doute le plus ridicule : une scission aura comme effet de réduire la croissance économique. Nous avons connu la plus forte croissance quand la scission était un fait. Depuis que nous avons fusionné les deux types de banques, notre croissance n’a cessé de diminuer. Bien sûr, il y a beaucoup d’autres raisons pour lesquelles la croissance a diminué. Mais le fait que nos banques se lançaient de plus en plus dans des activités spéculatives ne semble pas avoir été une force capable de stimuler la croissance économique de façon soutenable.

La tâche du Premier ministre sera ardue. Il fera face à un lobby banquier qui mobilisera des ressources considérables pour faire échouer sa proposition de scission de nos banques en banques de dépôts et banques d’affaires. Il lui faudra du courage. Je lui souhaite beaucoup de succès"

 

Pendant ce temps en France :

http://www.solidariteetprogres.org/actualites-001/A-l-abri-des-regards-Moscovici-confie-la-reforme-bancaire-aux-experts_08927.html




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