Sur le fond Michéa comme à son habitude est très bon.
Cette question de la relation entre émancipation
individuelle et l’idéal libéral est vraiment passionnante.
Les libéraux sont en effet les plus cohérent et les plus à l’aise
avec la modernité : l’homme doit être libre, un individu atomisé ayant des valeurs qui lui sont propre, dès qu’il
y’ a du commun, il y’ a de la persécution, ce qui doit unir les individus c’est
l’économie.
Ceux qui partagent le même idéal d’émancipation de l’individu
mais qui essaient de les inscrire dans un projet de maintenir quelque chose qui relève de la vie commune
sont les grands frustré de la modernité car en s’attaquant aux liens sociaux dit« oppressif »
, ils laissent l’ individu délié et servent en fin de compte l’ idéal libéral qu’ ils prétendent combattre.
Une approche cohérente est celle d’un socialisme conservateur comme celui des Morales, Chavez, Corréa (Orwell) maintenant les
traditions.
L’exemple que Michéa donne du dimanche est superbe : «
le premier livre de Proudhon est « la
célébration du dimanche » : le dimanche existe pour des raisons mise en
place par la religion et l’ancien régime. Les modernistes et les progressistes
pourraient dire « puisque la
superstition est une croyance d’un autre âge, supprimons le repos dominical.
Proudhon disait « ce n’est pas parce qu’il a des bases religieuses et est
né de l’ancien régime que c’est une bonne raison pour en finir avec le repos
dominical »dont Marx écrivait dans
le capital « religieux ou pas le capitaliste est conduit par sa propre
logique qui conduira les gens à travailler un jour le dimanche ».
C’est tout un problème, cet
équilibre entre émancipation individuelle atomisation des individus, en
ce qui me concerne je pense la notion de liberté ne veut rien dire, on est toujours
sous la servitude ou l’aliénation de quelque chose .Selon moi il y’ a deux
types d’ aliénation ( ou de servitude ) :
-Celle d’un individu dont les aspirations, les désirs, la
vie sont annihilé par les désirs, les aspirations, la vie d’un autre individu
ou d’un groupe. Le dit individu constitue un corps différent du corps qui l’aliène (l’individu ou le groupe).
- Celle d’un individu qui appartient à une communauté de destin,
lui appartient au corps qui l’aliène. Je
parle ici de communauté holiste et organique
dans laquelle chaque individu a sa place et son rôle et ne vit que pour
la prospérité (pas économique mais spirituelle) de la communauté et la finalité
qu’elle s’est fixée.
Mon opinion (subjective et relative) est que émanciper l’individu du premier type
de servitude est un bien, la question
est de savoir à quelle type de servitude il va passer ensuite ,émanciper l’individu
du second type de servitude est un mal, c’est le délier pour le soumettre à la
servitude du marché (qui est du premier type) alors même que sa communauté d’origine
l’en protégeait.
Parler d’émancipation tout azimut, et lutter contre le
capitalisme n’a pas de sens , il faut aller au cas par cas ,mais ce n’ est que
mon opinion.