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Caracole AgeNu 22 avril 2013 19:40

Nabe ne prétend pas faire de la "géopolitique", ce n’est pas un chroniqueur ou commentateur d’actualité, c’est un écrivain, donc un artiste qui écrit le monde... l’embrasse, l’élève, l’extasie, le tue, le baise... se tue lui-même et savoure délicatement chaque pièce de chair fraîchement morte et exquise.
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Ce moment a sans doute été un tournant pour Dieudonné, et il n’est pas présomptueux de penser que Nabe a littéralement illuminé Dieudonné en l’immolant sur l’autel médiatique. Après avoir été anti-raciste primaire, il est devenu anti-anti-raciste... mais toujours aussi primaire. Est-ce dans sa nature ? D’humoriste noir (dé)complexé ? Je pense que son fond, et sa force sont le cynisme, c’est d’ailleurs le principal trait, le plus gros, de l’humour noir. Un cynisme pour faire rire ? Il l’a fait avec un talent largement reconnu. Un cynisme pour faire réfléchir ? C’est là plus sujet à controverse.
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L’idéologie qu’il développe est littéralement calquée sur celle de Soral, digne successeur d’Elie : aussi égocentrique, aussi intéressé par les juifs et l’argent... On pourrait dire pour paraphraser une formule célèbre que "le seul problème de Dieudo, c’est Soral", tandis que le seul problème de Soral, c’est lui-même.
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Et au-delà de ces aspects bassement matérialistes, si on veut vraiment comparer l’incomparable et comprendre ce qui sépare Dieudonné de Nabe, je me demanderai ce qui rentrera dans l’histoire : "Au régal des vermines", un monument de littérature pamphlétaire pour l’un, et "Le colon israëlien", un sketch improvisé sur un plateau télé pour l’autre.

Un extrait de "Au régal des vermines" :
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"J’étais là, un jour parmi d’autres, plus las que les très las, très sollicité par le suicide au revolver, comme un sommeil qui n’arrive pas. J’étais, comme ça m’arrive souvent, incapable de parvenir jusqu’à mon instinct de conservation, et je trouvais que la chance de pouvoir m’exprimer commençait à se faire un peu trop attendre  : depuis dix ans j’étais prêt et personne ne le savait…

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Les cloches sonnaient. Plus un seul rat dans la sacristie… Ca allait fermer. J’avais la tête écrasée par une solitude infinie, une misère terrible et je m’aperçus que j’étais dans une église… J’ai commencé à gamberger sur cet anachronisme : je me souviens de m’être demandé ce qu’était le catholicisme. Tous les catholiques ne me sont apparus que sous la forme d’incalculables moutons. Je cherchais quelqu’un qui soit vraiment allé jusqu’au bout, un Hitler du christianisme, un Contre-Nietzsche, un chrétien plus chrétien que Jésus-Christ ! Je les trouvais tous trop mous, à côté de la question : il devait bien exister un barbare irréductible qui soit au Christ ce que Monk est au bop !

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Je suis comme ça, moi : je ne tolère que les hystériques, les fanatiques impitoyables. Si vous êtes prisonnier, soyez Sade ! À être fasciste, autant être Rebatet ou rien ! Si vous êtes catholiques, soyez Dieu, pas moins… Alors qui ? Une multitude de saints s’écroula comme un château, les plus grands écrivains catholiques n’arrivaient même pas aux chevilles de l’idée du catholicisme tel que mon inquisition intime se le représentait…

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