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Éric Guéguen Éric Guéguen 21 août 2013 16:01

Cher Machiavel,
 
J’ai la nette impression que mon propos vous a plus car ce n’est pas la première fois que vous vous référez à cet extrait. Et ce n’est pas pour me déplaire.
 
Ceci dit, je ne suis pas sûr que ce soit l’exemple pris le plus judicieux pour me parler des bienfaits du salaire universel.
Vous n’êtes pas sans savoir qu’à mes yeux, la science politique est l’activité-reine. ainsi, lorsque je loue l’ouverture démocratique horizontale, même reconnaissant par ailleurs qu’une telle ouverture a tendance à se faire dans tous les domaines à notre époque, je pense avant tout à la politique. Je veux dire par là que l’ouverture à laquelle je songe doit fournir le maximum de citoyens possibles... et non pas toujours plus de consommateurs.
 
Et oui, dans un système libéral et nivelant comme le nôtre, promettez à chaque individu le minimum vital sans lever le petit doigt et je doute fort que chacun en profite pour accorder plus de temps à la compréhension du monde actuel (mais une minorité seulement) ! Je pense plutôt que chacun en profitera, soit pour se la couler douce pour les plus feignants, soit pour maximiser leur salaire en s’adonnant à leur passion pour les plus courageux.
Or, je le répète, la "passion" fondamentale, c’est la réflexion politique, du fait même qu’elle permet toutes les autres (passions). Je ne dis pas cela par désir de faire passer MA passion pour la plus importante, c’est l’inverse qui s’est produit : j’en suis venu à me passionner pour la réflexion politique APRÈS m’être rendu compte de son importance.
 
Donc, pour que votre salaire universel réponde à ce que j’envisageais géométriquement dans ma métaphore, il faudrait :
1. Redonner la première place à l’activité-reine, en particulier en :
2. Retirant tout pouvoir politique à ceux qui ne l’entretiennent pas et en le plaçant dans les mains de celles et ceux - rares, je pense - désireux d’y consacrer leur temps libre rémunéré... ce qui nous fait retomber peu ou prou dans les travers de la représentation !!!
 
Ceci pour dire qu’il me semble particulièrement sain de prendre exemple sur le citoyen grec qui, en plus d’une vie professionnelle et d’une vie domestique, devait assumer une vie politique. Et en ce qui me concerne, même si je déplore devoir m’enfuir aux toilettes pour lire Rousseau planqué dans le faux-plafond des chiottes du bouleau entre deux clics droits de souris totalement ubuesques, le fait de devoir gagner ma croûte me permet de rester pragmatique. Je sais que je ne pourrais pas vivre de réflexion philosophique, et je ne le souhaite pas (ce qui ferait de moi un sophiste à la petite semaine). La seule chose qui me chagrine, c’est de devoir me plier aux diktats des cases : d’un côté je suis issu de la plèbe et, lorsque j’écris, la plupart de mes congénères me disent "cesse de péter plus haut que ton cul" ; d’un autre côté, lorsque je m’adresse à des gens dont ce genre d’écrits sont le métier, je suis boudé comme venant de la plèbe, étranger au sérail.




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