-Il n’y a eu que des projections hypothétiques, des angoisses.
J’ai plus d’énergie pour répondre à ça aujourd’hui.
Non il ne s’agit pas d’angoisse mais de projection hypothétique effectivement
mais faite sur des éléments objectifs.
Il s’ agit de l’ analyse politique de la conjecture à
partir d’ un élément présent dont le rôle est d’ évaluer les intentions
manifestes ou cachées des acteurs , leurs intérêts , les forces en présences ,
les enjeux et les chances de succès. Il ne s’agit que de logique !
On me répondra qu’on n’a pas la certitude absolue que les
acteurs réagiront comme dans l’hypothèse, ce qui est vrai mais on peut en évaluer
la probabilité en s’appuyant sur une connaissance politique de l’histoire. L’histoire
se présente comme un exemple pour le présent et permet la prévision du futur (les
hommes étant toujours les mêmes à quelques différences près).
On m’objectera que les différences culturelles, des lieux,
des époques … bref du contexte rendent cette méthode caduque et font tomber
dans l’anachronisme et dans des projections inadéquate, je répondrai que dans toutes les cités, dans tous les Etats
et dans tous les peuples, il y’ a les mêmes désirs et les mêmes affects et qu’ils
y ont toujours été.
C’est l’identité de ces désirs et de ces affects qui entrainent
la similitude des événements opérant une sorte de naturalisation de l’histoire.
La différence entre un politique habile et celui qui ne l’est
pas est que le premier a intégré cette lecture politique de l’histoire, le
présent n’est pas pour lui quelque chose de jamais vu et d’indéchiffrable mais
se présente comme une succession d’événements ou se reflète l’identique dans
une circularité des événements anciens.
D’ ou l’importance pour le politique, de cette lecture
politique de l’histoire, qui ne doit pas être pour lui une lecture de plaisir
mais de connaissance (raison pour laquelle tous les grands politique sans
exception ou presque étaient des férus d’histoire). L’histoire doit être
maitresse de ses actions, il doit y trouver des modèles et des contre exemples.
Sans cela, pas de critères un tant soit peu évident pour rendre intelligible le
présent.
Pour revenir à mon exemple, voilà quelques principes qu’on
peut tirer d’une lecture politique de l’histoire pour ceux qui se trouvent dans
cette situation :
« L’État qui
devient libre se fait des ennemis (...) tous ceux qui profitaient des abus de
la tyrannie, qui s’engraissaient des trésors du prince, sont les ennemis nés du
nouveau gouvernement. On leur a enlevé leurs moyens de richesse et de
puissance ; ils ne peuvent qu’être mécontents. Ils sont forcés de tenter
tous les moyens de rétablir la tyrannie qui seule peut leur rendre leur
ancienne autorité (…) Quiconque veut donc établir un gouvernement chez un
peuple sous forme de monarchie ou de république, et qui ne s’assure pas de tous
les ennemis de l’ordre nouveau, fait un gouvernement de peu de durée ».
Nicolas Machiavel, discours sur la première décade de tite live