-Admettons
que je désire me rendre en voiture de Paris à Lyon. Je fais le plein d’essence
en conséquence. Et voici notre dialogue de sourd :
Vous : "si vous voulez aller à Lyon en voiture, que vous le voulions
ou non, vous aurez besoin d’essence".
Moi : "certes, mais c’est parce que je veux aller à Lyon que j’ai
besoin d’essence, ne l’oublions jamais".
R / C’est un problème facile à résoudre : prenons l’essence !
Non mais sans blague, c’est logique, tout commence par là …
Ce n’est pas un dialogue de sourd, c’est que vous voulez
mettre à coup de marteau dans la tête de celui qui vous accompagnera à Lyon que
c’est à Lyon que vous allez.
Mais la division du travail et des compétences existe,
certains ont plus de talent pour mettre l’essence et d’autres pour conduire à
destination ! Les deux se complètent, on peut même dire qu’ils ne font qu’un, l’un
n’est rien sans l’autre. Il n’est pas nécessaire que celui qui travaille à mettre
l’essence pendant sa besogne murmure « Lyon, Lyon, Lyon » comme
pour ne pas oublier !
Mais je ne comprends pas ou est le problème, nous devrions être
d’ accord !
-Or,
aujourd’hui, nous consommons de l’essence pour le plaisir d’en consommer
R /J’en doute. Si consommer l’essence c’est
permettre l’essor d’une vie civile prospère et
harmonieuse, même cela on y arrive pas. Commençons par là …
-Aristote
est celui qui nous dit, "le sage est en effet le meilleur homme sur terre,
mais si le reste corrompu de l’humanité veut sa mort, il n’est pas bien
avancé".
R / Je ne connais pas bien Aristote, vous
allez m’aider à comprendre puisque vous considérez qu’il est le cerveau et
l’estomac : que propose t-il donc au sage quand il fait face à la corruption de l’humanité ?
Machiavel répond à cette question …
-Et
d’une, je prends parfaitement en compte les paramètres empiriques et les
nécessités de la vie (grâce à Aristote),
R / Je sais que vous l’avez compris, c’ est
pourquoi je dis que nous sommes d’ accord !
-et
de deux, je redéfinis la direction commune (toujours grâce au même),
R /Comprenez de votre coté que je saisis cela
…
-je
n’aurai pas recours à la guerre pour l’imposer, car je n’ai rien à imposer
R / C’est là que ça ne vas plus et qu’on se
perd ! Si vous n’avez rien à imposer, vous n’arriverez à rien !
Si vous voulez définir une direction et
tenter d’y parvenir il vous faut donner le nécessaire à votre estomac, et pour
que votre estomac obtienne le nécessaire, vous devez faire face aux contraintes
de la nature et les surmonter et parfois, cela signifie combattre et
imposer !
-Si
l’immensité de mes congénères demeure infoutue de se sortir les doigts, il sera
dans la logique des choses qu’elle passe la main et disparaisse dans la
profusion marchande
R / Mais vos congénère ne le feront jamais spontanément,
pour que cela se fasse il faut les organiser comme un troupeau. C’est triste
mais c’est comme ça.
Si vous ne le voulez pas, alors je vous
préviens que vous n’arrêterez jamais de donner des coups d’épées dans l’eau. Mais
à la limite, même si vous ne voulez pas le faire, admettez que les autres le
fassent et essaie de mettre ce foutu essence et s’ils y arrivent, les conditions matérielles seront requises
pour que vous conduisiez à Lyon !