Bien écrit Machiavel, bravo pour cette analyse d’une émission que j’avais écoutée à l’époque.
Deux remarques cependant :
1. Ceci tout d’abord :
"Il y’ a dans l’esprit initial des libéraux un esprit à la George
Brassens dont le but n’est pas de produire l’homme nouveau mais au
contraire de partir des hommes tels qu’ils sont. On est dans une pensée
de la limite et de la modération. Cependant, malgré le développement de
cette intuition au départ modérée, le principal souci des premiers
libéraux est de construire une société dans laquelle chacun soit libre
de vivre comme il l’entend, une société ou le gouvernement des hommes
n’exigerait des citoyens aucun modèle de vie bonne."
=> Absolument pas d’accord. C’est votre grande marotte, coquinou, de traquer les rêveurs, ceux qui ont l’outrance de considérer l’homme tel qu’il devrait être plutôt que tel qu’il est, mais ici vous faites fausse route : le but des libéraux que Michéa condamne n’est pas de faire advenir un être idéal, mais au contraire de tabler sur ses réflexes les plus primitifs, primesautiers, de faire de notre société un amas d’êtres semblables et sans les moindres "options", laissée ad libitum. Le libéral dit à ses clients : "soyez vous-même !" Comme pour aller au MacDo... Be yourself, donc aucune référence à ce qui doit advenir, mais au contraire un culte voué à ce qui est, et fier d’être, sans plus de "décence".
2. Par ailleurs, et juste en quelques mots car j’ai faim et il faut que je file, ce que vous dites de Finkielkraut, comme quoi il n’a qu’une partie de la solution, est valable pour Michéa. L’un et l’autre sont dans le vrai, l’égalitarisme impliquant le triomphe du marché et le tout-se-vaut. Ce qui en fait des intellectuels... limités (à mes yeux), mais très intéressants tout de même.