Je crois que je devrais poster ici la « confession de foi » (humour) que j’ai postée sur un autre sujet.
Sur le plan de l’éthique, je rejette les préceptes religieux (au
sens commun du terme) parce que je rejette l’utilisation de la
spiritualité et du besoin métaphasique comme instrument politique (c’est
de la manipulation). Je rejette « la morale » parce qu’elle repose sur
des concepts qui font une confusion entre sens commun, volonté divine et
quête spirituelle.
Sur le plan spirituel, je distingue (comme Jean Bricmont) la conception superstitieuse de la foi (du divin) - que je rejette - et la conception métaphysique de la foi (du divin).
Je peux concevoir une forme de « super conscience immanente »
(mais pas transcendante), mais j’arrive aussi à concevoir, au delà de
cela, que « ce qui est » (le monde manifesté, le réel) prend sa source
dans « ce qui n’est pas » (le non manifesté), et donc « je n’ai pas
besoin de Dieu pour expliquer ce qui est », sauf à définir « Dieu »
comme un processus (le processus de manifestation). Ma conception spirituelle se situe donc quelque part entre monisme et bouddhisme (et est donc panthéiste).
La démarche bouddhiste est rationnelle, et j’emprunte assez bien à cette démarche : « la
science ne porte pas en elle les germes de la spiritualité, mais la
spiritualité doit procéder avec la rigueur de la science ».
Dans
ma conception, la réalisation spirituelle se fait dans le monde
manifesté (donc matériel), non dans le monde non manifesté. Pour le dire
autrement (afin de ne pas être compris de travers, comme c’est souvent
le cas) : la connaissance (de tout ce qui est) est un état divin, mais
la plus grande joie se trouve dans l’être > l’esprit peut être
conscient de lui-même, mais s’il ne se manifeste pas dans le « réel »,
il n’est que concept : il n’ EST pas. Raison pour laquelle il m’est
impossible de croire en un « paradis » au sens judéo-chrétien. Dans ma
conception, paradis et enfer sont des projections mentales dans lesquelles l’esprit (ou l’âme) peut se perdre.
Si
l’âme humaine a une destinée (et ce n’est que pure spéculation),
celle-ci est nécessairement (selon moi) d’intégrer la conscience du SOI
dans le processus (de manifestation) lui-même, et pour cela, de
construire une société qui puisse s’épanouir en symbiose avec le tout
(l’environnement).
Politiquement, cela passe par une prise de
conscience des mécanismes du processus de manifestation, c’est-à-dire
les « lois naturelles », et intégrer des structures sociales qui
respectent ces principes naturels pour pouvoir interagir en bonne
intelligence avec ceux-ci, non pour respecter un principe moral,
mais par bon sens : l’interdépendance mutuelle des phénomènes implique
que nous dépendons les uns des autres, et donc que notre intérêt est,
que nous le voulions ou pas, commun. Le pragmatisme peut se passer du bien et du mal (au contraire de la morale).
En lieu et place du bien et du mal, je considère donc ce qui marche et ce qui ne marche pas. Ce qui se prête bien à cet exercice est la méthode scientifique (hypothèse > expériences > vérifications > théories).
Politiquement,
d’aussi loin que remonte l’histoire connue, il n’existe aucune
expérience de mise en pratique de la méthode scientifique comme principe
politique. Or, la méthode scientifique montre son efficacité pour
résoudre les problèmes (à condition que nos efforts soient spécifiquement portés en ce
sens, bien sûr), or, la politique (au sens politeia) consiste justement à cela :
résoudre les problèmes.
Les débats d’opinions (de croyances) en politique sont
stériles et ne résolvent rien : ils ne sont que des arènes plus ou moins
policées qui consacrent le conflit permanent et, in fine, la
compétition pour l’accès au pouvoir (politikè). Je rejette la politkè, exercice puérile, immature et vulgaire.
On pourrait (si besoin est de mettre des étiquettes) dire de moi que je suis donc : panthéiste, démocrate (donc anarchiste), pragmatique.
Et
comme le sage ne demeure ni dans l’être ni dans le non être, ma devise
est « in medio stat virtus ». Les extrêmes sont donc stériles (ils ne
sont que des points de repère conceptuels dont nous avons tout intérêt à
ne pas trop nous approcher).
Morpheus